Top 14 : Clermont dur au mal

Morgan Parra - -
Gonzalo Quesada, l’entraîneur du Racing, avait choisi de laisser au repos nombre de ses cadres (Ducalcon, Szarzewski, Machenaud, Vakatawa) pour ce déplacement périlleux à Clermont, dans la citadelle imprenable de Marcel-Michelin, inviolée depuis le 21 novembre 2009… Ces éléments a priori contraires n’ont pas empêché ses protégés de pousser l’armada clermontoise dans ses derniers retranchements. Au terme d’un match superbe, plein d’engagement et d’intentions de jeu, la victoire est finalement revenue à l’équipe la plus lucide dans le money-time, l’ASM (13-12). Pour l’ancien trois-quarts international Denis Charvet, membre de la Dream Team RMC Sport, le « Racing Métro a pourtant réalisé une grosse performance avec un formidable état d’esprit, malgré une équipe fortement remaniée ».
Sous une forte chaleur, les deux équipes qualifiées pour les phases finales la saison passée ont offert une opposition d’une intensité rare, saupoudrée de quelques accrochages virils, pour une victoire auvergnate sur le fil. Clermont a pourtant eu l’occasion de passer une soirée plus tranquille en réalisant une entame de match idéale. Dès la 3e minute de jeu, les internationaux français Fofana et Buttin ont conjugué leur immense talent pour décaler le revenant fidjien Nalaga, seul sur un boulevard (5-0). L’histoire semblait alors balbutier, le Racing n’ayant jamais gagné face à l’ASM lors de leurs trois dernières confrontations.
Parra ne tremble pas
Dambielle, le buteur francilien, a ramené les siens sur les talons de locaux condamnés à buter sur une défense agressive, malgré de nombreux mouvements d’envergure (7-6, 28e). Seule tâche sur la belle copie des hommes de Quesada en première période, la sortie sur blessure du demi d’ouverture Wisniewski (13e), obligeant l’Argentin à bricoler. Dès le retour des vestiaires, le troisième ligne « jaunard » Bardy s’est fait justice lui-même. M. Rebollal n’a donc pas hésité au moment de le renvoyer 10 minutes sur la touche. Dambielle en a profité pour faire passer les siens en tête au tableau d’affichage (7-9, 47e), avant qu’Estebanez ne fasse trembler le staff de Vern Cotter grâce à un superbe drop de 50m (12-7, 55e).
Clermont n’a jamais paniqué, reprenant le score par le pied de Parra (13-12, 64e). Malgré une terrible séquence de « pick and go » imposée par le pack auvergnat à son adversaire, la défense des Ciel et Blanc n’a pas cédé. S’ils ont longtemps caressé le doux rêve de vaincre les Clermontois sur leurs terres, performance qu’ils n’ont plus réalisée depuis 20 ans, les Racingmen ont échoué. Mais la qualité de leur prestation leur promet un avenir radieux. Pour l’armada clermontoise, encore en rodage, le record d’invincibilité à domicile de Bourgoin (46 matchs) se rapproche. Les Auvergnats en sont à 45. Dans deux semaines, le promu grenoblois aura fort à faire.