Top 14 : Le Camp Nou ne fait pas que des heureux

Serge Blanco - AFP
Ce sera une grande première. La finale 2016 du Top 14 va se disputer hors de l’Hexagone. Après plusieurs semaines d’investigation, c’est finalement Barcelone et son mythique Camp Nou qui ont été choisis pour accueillir l’événement. Le 24 juin 2016, les deux meilleures équipes françaises s’affronteront dans le jardin de Lionel Messi. Pour l’occasion, la LNR, qui a officialisé la nouvelle ce mercredi, espère profiter d’une enceinte de 98 000 places pour battre le record du monde du nombre de spectateurs pour un match de rugby. Pour y parvenir, des billets vont être mis en vente dès la fin de l’année en Espagne et au printemps prochain en France.
En attendant, cette annonce fait grincer quelques dents dans les hautes sphères de l’ovalie. Car si la finale doit s’expatrier le temps d’un été, c’est pour laisser la place à l’Euro de football, qui réquisitionnera les plus beaux écrins du pays. « Que le rugby n’ait pas une seule enceinte digne de ce nom pour pouvoir recevoir la finale du Top 14, c’est quand même assez dur à avaler, tacle Serge Blanco, président du Biarritz Olympique et vice-président de la FFR. Ça amène aussi de l’eau au moulin de la Fédération, qui préconise depuis plusieurs années la construction d’un nouveau stade pour le rugby. Ça doit permettre d’alerter les instances politiques et de poser la question au ministre des Sports. Aujourd’hui, l’Etat n’est pas capable d’exiger que la finale du championnat de France se déroule sur son territoire ! »
Maestri : "Dommage que ça ne se joue pas en France"
Chez les joueurs, en revanche, les avis sont plus partagés. Certains ne cachent pas leur excitation, à l’image de Teddy Thomas, l’ailier du Racing Métro : « C’est génial parce que c’est un très beau stade, les supporters seront contents de découvrir un nouveau stade, les joueurs aussi. Ça me donne envie d’y aller. » D’autres sont plus sceptiques. « C’est bien, c’est une bonne chose, mais est-ce qu’il sera rempli ? Est ce qu’il y aura la même ambiance que lors des matchs de foot ? Je ne sais pas », s’interroge Wesley Fofana, le centre de Clermont.
Et puis il y a ceux qui ne sont pas franchement emballés par le projet. « C’est dommage que ça ne se joue pas en France, souffle Yoann Maestri, le deuxième-ligne du Stade Toulousain. Apparemment, il n’y aura pas de stade disponible, mais on n’a aucune influence sur cette décision ». Une décision qui n’a pas fini de faire parler dans les vestiaires du Top 14.