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Top 14: ni "jalousie" ni "complexe" face à Toulouse, l’Union Bordeaux-Bègles prête à repartir à l’assaut du Brennus

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La conférence de presse de rentrée de l’Union Bordeaux-Bègles, ce mardi après-midi, a notamment tourné autour de la digestion de la dernière finale du Top 14, perdue cette fois en prolongations face à Toulouse (39-33). A trois semaines de la reprise, le champion d’Europe en titre et double vice-champion de France est plus que jamais concentré sur lui et sur la saison à venir.

"Si le groupe a évacué la finale ? Oui ! Je ne pensais pas aussi vite. Ils ont fait le débrief de la saison dernière sur une ou deux journées, ils ont vite basculé sur la nouvelle saison." Rien de mieux, parfois, qu’un regard "neuf" pour prendre le pouls le plus fiable du cœur d’une équipe.

A peine rentré de Nouvelle-Zélande, où il a porté le brassard de capitaine des Bleus pendant la tournée estivale face aux Blacks, le talonneur international Gaëtan Barlot, l’une des recrues de l’Union Bordeaux-Bègles version 2025-2026, n’a finalement que peu entendu parler de l’amer et cruel revers de juin dernier, à portée de fusil du Bouclier de Brennus.

C’est que la défaite en finale du Top 14 face au Stade Toulousain (39-33), un an après la raclée de 2024 (59-3), n’a pas empêché "la très bonne humeur" de vite reconquérir le Ceva Campus, début août, à la reprise. Maxime Lucu l’assure. "On avait eu un peu le même schéma l’année dernière, donc on a reproduit un peu pareil. On était contents de se retrouver. On avait des nouvelles têtes aussi. C’est comme si c’était un nouveau départ, encore une fois. On a eu une énorme déception en finale, qui a été difficile à avaler. Mais on a passé du temps en famille, on est revenus avec la banane et le plaisir de retrouver les copains. Les nouvelles têtes vont nous permettre aussi de basculer sur autre chose."

Bru "agréablement surpris"

"Je suis agréablement surpris de la volonté de remise en question et de la fraicheur de l’ensemble de l’effectif, insiste pour sa part le manager Yannick Bru, de retour d’un stage à Faro (Portugal) et quelques heures après l’annonce de la prolongation de son bail girondin jusqu’en 2029. Une des menaces que je craignais, c’était l’autosatisfaction, des joueurs un peu égocentrés et pas trop enclins à débriefer la saison. Avec objectivité, j’ai été surpris par la capacité de travail et l’honnêteté dans l’analyse des performances de l’ensemble du groupe."

Quant à un éventuel complexe d’infériorité naissant face à Toulouse, bourreau des deux dernières finales du championnat, le Gersois le balaie d’un franc sourire. "Non, non… Sur la première année, on était clairement un outsider ou une surprise. La deuxième, un challenger important et on a assumé ce statut mais on s’est toujours centré sur ce qu’on pouvait améliorer, nous. Ce n’est pas de la jalousie, c’est juste l’envie d’utiliser au maximum notre potentiel parce qu’on a une très, très belle génération."

"Sportivement, le groupe bâti est remarquable en termes d’état d’esprit, poursuit-il. Donc cette année qui vient, au-delà de discuter de Toulouse ou des autres candidats au titre, l’idée sera d’être un vrai candidat crédible à la victoire, régulièrement, tout le temps. On a vraiment envie d’être un acteur majeur de la performance dans le rugby en France."

"Aller chercher tout ce qu’on peut aller chercher"

Concentré sur lui-même à trois semaines du coup d’envoi du Top 14, l’UBB de Maxime Lucu n’en oublie pas moins les prochaines retrouvailles à fort enjeu face au rival toulousain, que le club girondin a battu trois fois la saison passée, dont une fois dans le dernier carré de la Coupe des Champions.

"On a passé pas mal de temps à analyser ce qui n’a pas été en finale, concède le capitaine. Beaucoup de vidéos, de réflexion sur ce qu’on peut améliorer en fin de saison, on a vu qu’on est en difficulté sur certains points. Si tu prends la demie de Coupe d’Europe contre Toulouse et la finale de Top 14, il y a énormément de choses à exploiter. On essaie d’apporter des évolutions sur pas mal de détails. Si on a été en difficulté, c’est que Toulouse avait analysé certaines choses."

"Le scénario était totalement différent (de la finale précédente, perdue 59-3, ndlr), on se dit qu’on était tellement proches et que l’occasion de faire un doublé ne se représentera peut-être pas […] Mais quand on fait le bilan, reprend son coéquipier Maxime Lamothe, on est quand même très contents de notre saison. On avait l’objectif de s’installer à la table des grands. On veut aller chercher tout ce qu’on peut aller chercher. Le club est encore à la recherche de titres. On veut l’installer au très, très, très haut niveau. Être l’un des plus grands clubs européens."

Romain Asselin