RMC Sport

Top14: “C’est irrationnel mais c'est comme ça”, Paul Gabrillagues prolonge l'aventure avec le Stade Français

placeholder video
Le capitaine du Stade Français, Paul Gabrillagues, a prolongé son contrat jusqu’en 2028 avec le Stade Français. Une étape de plus pour le deuxième-ligne (32 ans, 18 sélections, 1,99m ; 119kg) qui veut passer toute sa carrière dans “son club”. 

Paul Gabrillagues, pour vous, c'était important de poursuivre l'aventure au Stade Français et cette histoire d'amour qui a commencé il y a longtemps maintenant ?

Oui, je sais que je l'avais dit quand j'étais un peu plus jeune. Mon rêve c'était de faire une carrière à la Pierre Rabadan (312 matches avec le Stade Français). Il me reste encore quelques années, mais ce n’est pas vraiment une surprise. Je suis très attaché au club. C'est le club que je supportais quand j'étais plus jeune, le club de ma ville. Donc forcément, il y a quelque chose en plus. C’est irrationnel mais c'est comme ça. J'ai attrapé le virus quand j'étais plus jeune. Je suis très heureux de continuer au Stade Français. 

Avec l’envie de regagner des trophées en ligne de mire ? 

Forcément. J’ai envie de revivre 2015, 2017, de gagner des titres... Si je prolonge, ce n'est pas pour battre un record de match, c’est pour soulever des trophées. Donc ça va passer par beaucoup de travail parce qu’on sort quand même d'une saison compliquée. Mais je crois au projet. 

Ça ne vous a pas fait hésiter, justement, la misère de la saison passée ?

Forcément qu'il y a des saisons où tu te dis qu’il faut réfléchir. Mais ce n'est pas forcément rationnel parfois. Ce club, je l'adore. Dès que je mets ce maillot-là, j'ai envie de ne porter que ce maillot. Et quelles que soient les conditions, je suis très heureux de porter ce maillot et de continuer l'aventure. 

Avec l’objectif de le porter jusqu’à quand ?

Le problème dans ce sport, c'est que c’est difficile de se projeter parce qu'on n'est pas à l'abri des aléas. Ça va très vite, les blessures, les commotions... Ça reste du sport de haut niveau. Donc il n'y a pas de date, l'objectif c'est d'être à fond chaque jour et tant que je suis à fond physiquement, je suis quelqu'un qui ne trichera pas. Si un jour je sens que physiquement je ne suis pas bon, j'arrêterai de moi-même. Mais tant que je me sens au top de ma forme, tant que je suis bien, go.  

Qu'est-ce qu'il manque à cette équipe pour rebriller à l’extérieur ?

J'aimerais bien avoir la réponse, mais on est passé pas très loin parfois l'an dernier en faisant notamment de grosses premières mi-temps. Mais on a manqué de régularité sur l'ensemble du match, on n'a pas été consistant et c'est ce qui nous a manqué l'an dernier. Aujourd'hui, on a basculé sur une autre saison qui est complètement différente. Il n'y a eu qu'un match pour l'instant à l'extérieur. Donc, c'est encore en rodage.

Je pense qu'il n'y a pas un secret, mais on sait très bien que pour gagner à l'extérieur, il te faut une discipline encore plus importante qu'à domicile. La moindre faute, le moindre détail, tu le payes cher. Il faut avoir une envie décuplée. C'est ce qui nous a manqué plusieurs fois et ces détails, il faut les corriger. Et si on arrive à les corriger, je pense qu'il y aura de grandes chances qu'on soit dans le vrai, qu'on remporte un match à l'extérieur. C'est l'objectif. 

Qu’est-ce qui différencie cette équipe avec celle de l’année dernière ? 

Pour être honnête, je ne suis pas trop fan du jeu des comparaisons. Chaque saison a sa vérité, chaque saison est différente. Les effectifs ne sont pas les mêmes, il y a des mouvements dans les staffs et dans les équipes. C'est toujours compliqué de comparer une saison à l'autre. En deux journées, on voulait être au-dessus en termes d'énergie et d'état d'esprit, on veut être intransigeant. C'est la base, le minimum quand tu portes ce maillot. Avoir un état d'esprit irréprochable, c’est le minimum. 

Vous vous déplacez au LOU, leader du Top 14, c’est un gros défi ?

Bien sûr, c'est un gros défi. Lyon est premier du championnat et on sait à quoi s'attendre. Mais chaque week-end en Top 14, c'est la guerre. Il n'y a pas un match facile, c'est dur partout. On a vu et analysé leurs deux premiers matchs, mais on se concentre aussi sur nous. On a besoin de nous perfectionner sur pas mal de choses. Et si nous, on arrive à mieux gérer nos temps faibles, on aura des arguments. 

Propos recueillis par Julien Richard et Mathias Gaborieau