RMC Sport

Toulouse, l’ogre économique

Riche en internationaux, le Stade Toulousain occupe le haut de l'affiche sportive et économique.

Riche en internationaux, le Stade Toulousain occupe le haut de l'affiche sportive et économique. - -

Non content de truster les titres, le club toulousain occupe également le devant de la scène économique. Principale clé de la réussite : garder un temps d’avance sur la concurrence.

Le Stade Toulousain écrase tout sur son passage. Sur le terrain, mais aussi en dehors. Véritable machine à gagner, le club de la Ville Rose compte dix-sept Boucliers de Brennus et quatre Coupes d’Europe. Mais c’est sur la scène économique que le club du président René Bouscatel écrase la concurrence nationale. Plus gros budget (29M€ contre 19,3M€ sur son poursuivant Clermont), Toulouse possède également la particularité de ne dépendre d’aucun mécène. « C’est un travail de longue haleine pour construire une véritable autonomie, se félicite Bouscatel. C’est une fierté de voir ces résultats. Nous faisons en sorte qu’il n’y ait pas de déficit et que notre activité économique soit bénéficiaire. » Et c’est le cas depuis quinze ans.

Alors que le Stade Français opte pour le rugby « paillettes », Toulouse s’appuie sur des méthodes bien plus terre à terre. Ce sont ainsi les Toulousains qui délocalisent pour la première fois une rencontre de championnat (au Stadium). Le club est également le seul, avec Clermont, à posséder son stade. Quant au marchandising, il est florissant : quatre boutiques, dont une uniquement pour femmes, commercialisent les produits dérivés ainsi que ceux de la marque du club (ST). Par an, ce sont ainsi 6M€ qui entrent dans les caisses.

Bientôt un hôtel

Et ce n’est pas fini. Parmi les projets dans les tuyaux, le club souhaite ouvrir une boutique dans la future gare TGV, un hôtel ainsi qu’une plaine dédiée au sport et aux loisirs. Des projets qui s’ajoutent à ceux déjà florissants et notamment les deux brasseries haut de gamme dont une à Ernest-Wallon qui enregistre entre 35 000 et 38 000 couverts à l’année et 150 à 200 par jour. « Tous les ans nous devons avancer et essayer de rester avec un petit temps d’avance, continue Bouscatel. Qui ne progresse pas, régresse. Nous essayons de le faire, mais de manière mesurée. »

Pas question donc de se lancer dans une politique de recrutement démesurée. Cette année, les seuls Nicolas Vergallo, Sylvain Nicolas et Pierre-Gilles Lakafia sont venus renforcer un groupe déjà riche en internationaux. Pas question non plus de tomber dans le piège de l’inflation des salaires. A Toulouse, les joueurs sont classés par groupe suivant leur statut et répondent à une logique d’homogénéité salariale. Avec Guy Novès comme chef d’orchestre depuis 1989, l’exemple vient d’en haut. C’est aussi ça la clé du succès.

Pierrick Taisne et Wilfried Templier à Toulouse