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UBB: "Pas revanchard", Jalibert a "soif de titres"

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Le demi d’ouverture de l’Union Bordeaux-Bègles Matthieu Jalibert compte bien retrouver le plus rapidement possible son meilleur niveau au moment d’aborder le sprint final alors que l’UBB (2e) reçoit Lyon (7e) dans un match capital en Top 14 ce samedi. Sa blessure à la cuisse, qui l’a privé du grand chelem avec le XV de France, n’est désormais plus qu’un mauvais souvenir sur lequel le n°10 ne souhaite plus s’attarder.

Matthieu, on avait la sensation que vous n'étiez pas à votre meilleur niveau contre Toulon…

Ça n’a échappé à personne, j’étais loin de mon niveau. Mais jouer 65 minutes, c’était déjà une première victoire. Je ne suis pas satisfait de mon match mais l’important était ailleurs. Cette coupure m’a fait du bien, j’ai pu continuer à travailler en intensité. L’intensité d’un match, c’est toujours différent de l'entraînement. Cette coupure m’a fait du bien pour retrouver mon niveau physique, ce qui est ma force pendant les matchs.

Avec tout ce que vous avez vécu cette saison, dans quel état d’esprit abordez-vous ce sprint final?

Mort de faim. J’ai juste envie de retrouver mon meilleur niveau le plus rapidement possible pour apporter à l’équipe et atteindre nos objectifs. J’ai été très frustré de cette blessure, je suis passé à côté de certaines choses. J’ai soif de titres et j’espère qu’on va réussir à faire ce qu’on s’était dit en début de saison.

Quel est le moment le plus difficile que vous avez vécu cette saison?

Le tournant, c’est cette blessure pendant le tournoi lors de l’échauffement contre Pau (le 5 mars dernier, ndlr). À ce moment-là, je sais que je ne jouerai pas avec l’UBB et que je ne ferai pas la fin du tournoi. J’ai vraiment pris un coup sur la tête. Quand on rechute six fois c’est compliqué, ça n’a jamais été facile que ce soit la première fois ou la sixième, mais maintenant c’est derrière moi. Ça ne sert à rien d’en parler, il faut que je continue à travailler, le meilleur est à venir.

« Je n’ai pas à prouver quoi que ce soit, je sais ce que je vaux »

Qu’est-ce qu’il vous manque pour retrouver votre meilleur niveau?

Il faut surtout que je retrouve mon niveau physique. Le rugby je ne pense pas l’avoir oublié. J’ai retrouvé de très bonnes sensations pendant la coupure, je me sens proche de ce que je savais faire avant. Il faut juste que je sois capable d’enchaîner les efforts, d’avoir la caisse. Je ne suis pas très inquiet, c’est juste une équation physique. Quand je serai bien, ça reviendra tout seul.

Vous avez été la cible de certaines critiques sur votre fragilité physique. Est-ce que cette fin de saison a des allures de revanche pour vous?

À 18 ans, j’ai déjà connu ces critiques. J’ai appris à le gérer. Quoi que je fasse il y aura des critique, des gens négatifs. Je ne me concentre pas sur ça, je ne suis pas revanchard. Je veux juste retrouver mon niveau pour aider l’équipe. Je n’ai pas à prouver quoi que ce soit, je sais ce que je vaux, je sais ce que je suis capable de faire. Il faut juste que je retrouve mon meilleur niveau. Les gens qui critiquent, ça ne me fait ni chaud, ni froid. Depuis ma première sélection à 18 ans j’ai été dans un engouement médiatique, je suis à un poste et je suis un joueur plus ciblé, il faut faire avec mais je ne suis pas dans une optique de revanche. Je vis avec, tout simplement.

«  Ça a chauffé mais c’est normal parce qu’on a merdé »

L’UBB avec Matthieu Jalibert, ce n’est tout de même pas la même équipe…

Oui, mais regardez contre Toulon… J’étais là et ce n’est pas pour autant qu’on a gagné. Oui, je pense faire partie des joueurs importants, on a encore des retours importants mais si on croit que ce sont les retours qui vont nous faire gagner à chaque fois, ça ne marchera pas. On a besoin de 15 mecs "qui s’y filent" pour faire de grandes choses. Et ça, c’est partout pareil dans les grandes équipes.

Est-ce qu’il y a eu des tensions après la dernière défaite contre Toulon à domicile?

Il y a eu des mises au point, ça a chauffé avec le staff et entre les joueurs. Mais c’est normal qu’il y ait cette tension, ces règlements de compte, puisqu’on a merdé. On sait qu’on n’a pas fait les choses. Si on veut progresser, il faut qu’on se dise les choses comme elles sont, que chacun prenne ses responsabilités. Des fois, ça ne fait pas plaisir mais dans la vie d’un groupe il faut passer par ces étapes-là, surtout quand on est dans un moment difficile.

Est-ce que vous sentez plus de pression avant de jouer cette rencontre décisive contre Lyon en étant le "chassé"?

Lyon a autant de pression que nous, il faut qu’ils gagnent pour se qualifier. Nous, on ne le voit pas comme ça. On a pris une claque contre Toulon, on s’est remobilisés, on a envie de laver cet échec, c’est sur ça qu’on se concentre pour gagner ce match.

DM avec Nicolas Paolorsi