Bergamasco veut épater les patrons

Mirco Bergamasco veut battre les Français qui l'emploient depuis 8 ans - -
« Quand on joue la France, on veut toujours en faire plus, et parfois on en fait trop. » Mirco Bergamasco va de nouveau avoir l’occasion de prouver que lui, l’Italien qui joue en France depuis 2003, peut tenir la dragée haute au XV de France, incarnation du patron, de l’employeur. « On veut montrer qu’on a le niveau, qu’on mérite notre job en France, et il nous arrive d’en oublier l’essentiel, le match. » La dernière confrontation entre les deux équipes à Rome, lors du Tournoi 2009, avait tourné à la démonstration : 8-50 pour les visiteurs. La gifle a marqué les esprits et le trois-quarts du Racing Métro parle au nom de tous les joueurs internationaux de la Squadra évoluant en Top 14, y compris son frère aîné Mauro, troisième-ligne du Stade Français. Rien qu’au club francilien, ils sont cinq à avoir traversé les Alpes : Masi, Bergamasco, Lo Cicero, Festuccia, Dellape. « La France, c’est le centre de formation des Italiens », plaisante Sylvain Marconnet, le pilier de Biarritz retenu pour le voyage à Rome.
Une seule victoire en 32 matches contre la France
Sur la pelouse du stade d’entrainement Croix de Berny, Bergamasco, 28 ans, côtoie deux tauliers du XV de Lièvremont, Lionel Nallet et Sébastien Chabal. « On s’entraine ensemble, on se chambre un peu, ça permet de faire retomber la pression avant le match », raconte l’Italien. Et accessoirement de glaner quelques informations de dernière minute sur le futur adversaire. Les Bleus après la défaite en Angleterre (17-9) ? « On ne la leur fait pas, relativise le natif de Padoue, ce n’est pas une équipe à qui l’on met la pression avec le score. Ils ont gagné deux de leurs trois matches à l’extérieur. Nous, Italiens, on serait preneur d’un résultat pareil. » Si l’équipe de France reste largement favorite (31 victoires, dont 11 en Italie, sur 32 matches), la Squadra a gagné le respect depuis son entrée dans le Tournoi en 2000. « Au début, les adversaires faisaient tourner quand ils nous jouaient. Aujourd’hui, ils mettent l’équipe première. » Sans son frère, à peine remis d’une blessure à l’épaule qui l’a immobilisé depuis le mois de novembre, Mirco va tenter d’en mettre plein la vue au « XV des patrons », et tout faire pour éviter la cuillère de bois, vendredi au stade Flaminio. « Parce qu’à Rome, c’est chez nous », lance le joueur aux 73 sélections. Parole d’immigré de l’ovalie.