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Croustillant, ce crunch

Vincent Clerc

Vincent Clerc - -

Une semaine après le nul face à l’Irlande (17-17), les Bleus retrouvent le Stade de France pour le choc face à leurs meilleurs ennemis anglais. Objectif : s’offrir une finale du Tournoi 2012, samedi prochain à Cardiff.

C’est un peu avant l’heure du thé que l’on dégustera ce crunch. Espérons que les Français auront de l’appétit et les dents longues face à des Anglais blessés dans leur orgueil, forcément revanchards après leur Coupe du monde ratée, dont les Français les ont sortis en quart de finale (19-12). C’était l’an passé, déjà une éternité. Des deux côtés de la Manche, une nouvelle ère s’est ouverte. Philippe Saint-André a choisi de s’appuyer sur un socle de mondialistes. Stuart Lancaster n’a, lui, pas eu d’autres options qu’un chamboulement en profondeur de ses troupes.

Aujourd’hui, l’équipe d’Angleterre est sans doute jeune, inexpérimentée et le moral atteint par son périple en Nouvelle-Zélande bien trop mouvementé et un début de Tournoi balbutiant. Mais elle reste l’Angleterre. Marc Lièvremont ne l’a battue qu’une fois dans le Tournoi (12-10 en 2010), Philippe Saint-André aimerait bien égaler ce bilan dès sa première tentative. Son discours cette semaine s’est axé sur certaines valeurs essentielles face au XV de la Rose. « Je veux des joueurs qui rentrent avec le bonheur de représenter le pays, avec l’envie d’avancer, énormément de solidarité. On le sait, contre les Anglais ce sera un énorme combat. Ils sont costauds, rudes, durs à l’impact. On devra être prêt. »

Dupuy : « Si on peut leur glisser un petit ‘Sorry, good game…’ »

Hier après-midi, les Bleus se sont présentés au Stade de France pour l’entraînement du capitaine avec vingt minutes d’avance. Aujourd’hui, ils devront être pile à l’heure et, surtout, ne pas débarquer dans la rencontre avec vingt minutes de retard. « On va essayer de mettre des choses en place dès l’entame cette fois », veut croire Aurélien Rougerie, agacé du retard à l’allumage des Bleus lors de leurs trois premières sorties. Pour les guider, ils compteront sur Julien Dupuy et Lionel Beauxis, la nouvelle charnière tricolore intronisée par PSA pour ce choc. « Si à la fin du match on peut leur glisser un petit, Sorry, good game, ce sera sympa », a souri le demi de mêlée parisien aux huit capes.

S’il peut effectivement taquiner les Anglais de la cruelle formule, c’est que les Français seront toujours en course pour remporter cette 13e édition du Tournoi des VI Nations. La finale aurait lieu à Cardiff, samedi prochain, dans l’enfer rouge du Millenium. Les Bleus n’y sont pas encore. Il y a d’abord un énorme combat à gagner. « J’ai plus envie que tout le monde de gagner ce match », a soufflé PSA, qui a tant brillé outre-Manche. Mais les vétérans Julien Bonnaire, William Servat et Lionel Nallet auront aussi une bonne motivation, puisqu’ils disputeront leur dernier match international à Paris. Quoi de plus savoureux pour finir en beauté qu’une victoire sur l’Angleterre ?

Silvère Beau, avec LD et P.Ta