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Dusautoir : « Les prémices de quelque chose de fort »

Thierry Dusautoir

Thierry Dusautoir - -

Capitaine des Bleus en l’absence de Pascal Papé, Thierry Dusautoir tentera de conduire les siens vers une première victoire dans le Tournoi samedi, en Irlande (18h). Le Toulousain est d’ailleurs convaincu que l’équipe a la capacité pour redresser la barre.

Thierry, quel est l’état d’esprit de l’équipe, avant d’aborder cette rencontre en Irlande ?

L’état d’esprit, il est de vouloir connaître enfin une victoire dans le Tournoi. On s’est surtout concentré sur notre production. On a continué à peaufiner notre complicité et notre jeu pour que l’on puisse exprimer au maximum nos capacités sur le terrain. D’expérience, je sais que l’équipe est capable de se relever des mauvais pas. Elle a le tempérament nécessaire pour se relever. C’est un beau défi. Ce n’est pas le match le plus simple, mais c’est aussi ce qui est excitant.

Avez-vous le sentiment d’avoir réglé certains problèmes, durant la préparation de ce match ?

Comme je l’ai dit, on a continué à travailler sur nous, à peaufiner les réglages qui sont essentiels à ce niveau. On a pu s’apercevoir lors des trois premiers matches que si on n’est pas précis sur certains détails, petit à petit, l’équipe sort du match. On s’est appliqué à travailler là-dessus et on s’est concentré sur la copie que l’on va rendre.

Vous arrive-t-il de penser à la cuillère de bois ?

On a surtout envie de sortir d’un match avec le sourire, avec le sentiment d’avoir bien fait notre travail, d’avoir pris du plaisir, et de gagner. C’est ce qui nous anime. Ce qui peut se passer à la fin, on ne s’en occupe pas. On reste concentré sur l’objectif principal, à savoir la victoire à Dublin. Le reste, on ne s’en soucie pas.

Vous allez sans doute jouer sous la pluie. Craignez-vous que cela avantage les Irlandais ?

Il pleuvra pour les deux équipes, c’est rassurant déjà (rires). Même s’ils sont peut-être un peu plus habitués, ça nous importe peu. L’état d’esprit et l’appétit avec lequel on va rentrer, la concentration pendant 80 minutes, c’est ça qui compte. Ça a été notre leitmotiv toute la semaine.

Les joueurs s’en veulent-ils pour cette entame de Tournoi calamiteuse ?

On a forcément des regrets sur la façon dont ça s’est passé. Mais quand tu es dans une compétition et que les matches s’enchaînent, il vaut mieux penser à l’avenir pour se reconcentrer et rebondir. Que tu t’en veuilles ou pas, on ne te laisse pas trop le temps de t’apitoyer sur ton sort, il faut être de suite réactif pour l’échéance qui suit. Et c’est notre cas.

Estimez-vous légitime que vous ayez récupéré le brassard de capitaine, après le forfait de Pascal Papé ?

Savoir si j’ai autant d’impact que j’ai pu en avoir, ce n’est pas à moi qu’il faut le demander. Je remplace Pascal le temps de sa convalescence, et c’est une charge que j’accepte avec plaisir, même si les circonstances sont compliquées… Je prends plaisir à être dans ce groupe. Déjà, c’est une chance d’être en équipe de France, et en plus en ce moment, le groupe continue à grandir et se forge le caractère. Pour moi, ce sont les prémices de quelque chose de fort. Il va falloir passer cet écueil assez important, mais l’équipe de France y arrivera.

Comment percevez-vous l’équipe, devant les difficultés du moment ?

Il y a des joueurs qui s’affirment, c’est un processus tout à fait normal. Je me rappelle il y a trois ans d’une équipe énormément critiquée où tout le monde pointait une absence de leaders. Un après, plus personne ne se posait la question du leadership. Entretemps, il y avait eu des contreperformances et des grosses déceptions. C’est dans ces moments-là que les personnalités se sont révélées.

Vous allez égaler le record de Jean-Pierre Rives et Philippe Saint-André, avec un 34e capitanat en Bleu. Qu’est-ce que cela représente pour vous ?

Qui l’eut cru ? (rires) Ça reste anecdotique dans le contexte actuel de l’équipe, mais j’espère qu’une victoire me donnera la possibilité de fêter ça avec mes coéquipiers.

Irlande-France à suivre en direct sur RMC Sport à partir de 18h

Propos recueillis par Pierrick Taisne et Wilfried Templier