
France-Ecosse : pour se faire pardonner

Frédéric Michalak et Louis Picamoles - -
En réservant leurs billets pour le dernier match du Tournoi, les spectateurs du Stade de France rêvaient sans doute de victoire finale. Voire d’un Grand Chelem, que la tournée d’automne, triomphale, laissait logiquement espérer. Même dans leurs pires cauchemars, ils ne pouvaient s’attendre à venir assister à une rencontre pour… l’avant-dernière place. Trois piteuses défaites et un pâle nul plus tard, c’est pourtant tout ce que les Bleus, bons derniers avant la rencontre, peuvent espérer de la réception de l’Ecosse. Pour ce deuxième et dernier match à domicile de l’édition 2013, le comportement du public est donc naturellement sujet à caution.
Plus que jamais, l’équipe de France aura besoin de son 16e homme, pour aller chercher un succès qui la fuit depuis maintenant sept matchs dans la compétition. Mais c’est peut-être trop demander de la part de cette équipe qui, désormais, suscite tout sauf l’enthousiasme. Les Français, quoi qu’il en soit, préfèrent y croire. « J’espère qu’ils seront derrière nous, explique Maxime Machenaud. Ils nous ont toujours soutenus. Peut-être qu’ils ne sont pas très contents de nos résultats, tout comme nous. J’espère que l’on fera un bon match, qu’on apportera pas mal d’essais ou en tout cas une victoire, et qu’à la fin, ils pourront nous applaudir et faire une belle fête. »
Saint-André : « Un public de connaisseur »
Unanimes, les Bleus, au moment d’aborder cette confrontation à l’enjeu rendu bien plus symbolique que comptable par quatre premières sorties manquées. « Se battre pour la cinquième ou sixième place, on n’en veut pas, assène Thierry Dusautoir. On veut juste pouvoir sortir du match avec le sourire et que le public puisse nous applaudir. » Invariablement, les discours convergent vers les supporters. L’opération rachat est lancée. « C’est le dernier match devant notre public, enchaîne Yoann Huget. Après un échec contre le pays de Galles, on se doit d’avoir une réaction pour eux qui nous encouragent à chaque fois au Stade de France. On a envie de confirmer ce plaisir que l’on a pris en Irlande et de leur communiquer. »
Philippe Saint-André, égal à lui-même, ne quitte pas son optimisme caractéristique, au moment d’évoquer le soutien du Stade de France. « Je pense qu’ils nous soutiendront. On a un public de connaisseur, qui aime l’équipe de France. En Irlande, ils étaient 15 000 à applaudir lors de la transformation. Ils chantaient dans les pubs le soir et ils étaient fiers de cette équipe. » Fiers, les spectateurs ne le seront sûrement pas à l’entrée des joueurs, derniers de la classe. Mais il ne tient qu’à eux de livrer, enfin, 80 minutes abouties pour reconquérir un public qui, en fin de compte, ne demande qu’à chavirer.