Fritz, une occasion en or

Florian Fritz - -
Revoilà « le Buffle ». Florian Fritz, 28 ans, revient en équipe de France pour priver les Gallois de Grand Chelem, samedi au Millenium. Le centre toulousain a été rappelé chez les Bleus à la faveur du « remaniement ministériel » voulu par Philippe Saint-André, après le Trafalgar tricolore au Stade de France face à l’Angleterre (22-24). Fritz a pris le train bleu en marche comme cinq autres joueurs retenus pour l’ultime levée du XV de France dans ce Tournoi des VI Nations mi-figue mi-raisin pour la première de PSA. Exit le Perpignanais Maxime Mermoz, au nom d’un choix stratégique adopté par le staff tricolore en vue de la bataille de Cardiff. Face aux Diables Rouges, Saint-André a choisi Fritz « parce que ça va piquer ». A Toulouse, le joueur (19 matches joués) est une valeur sûre aux yeux de Guy Novès, au même titre que Yannick Jauzion (19) et Yann David (16). Reste que l’appel de ce pur produit stadiste, arrivé en 2004, ne peut effacer une histoire pleine de bobos avec le XV de France (18 sélections).
Sportivement, la présence de l’ancien berjalien doit à la condition physique de son comparse Yann David, tout juste revenu de blessure (adducteurs), entré en cours de match contre Castres (34-27). Saint-André a expliqué qu’entre les deux centres toulousains, « il y avait eu discussion » au sein du comité de sélection. David, 24 ans et de quatre ans plus jeune que Fritz, incarne l’équipe de France de 2015. Il n’est d’ailleurs pas interdit de penser qu’il aurait été désigné en lieu et place de son aîné s’il n’avait pas été un peu court physiquement.
En tout cas, un bref coup d’œil sur le CV de Fritz chez les Bleus rappelle qu’il ne faisait pas partie des Mondialistes de Marc Lièvremont, et que sa dernière apparition a tout d’une pige malheureuse : défaite 41 à 13 chez les Pumas argentins durant l’été 2010. Dans un secteur ultra concurrentiel (Jauzion, Marty, Bastareaud, Mermoz, David), il a eu du mal à s’imposer. Avant de revenir depuis deux saisons à son meilleur niveau, ce qui ne lui avait pas pour autant assuré une place dans la première liste des 30 de PSA.
Sella : « Il faut tourner la page »
Ses écarts de conduite sur le terrain, comme cette fourchette sur l’Irlandais Stephen Ferris en 2009, l’habille d’une réputation de bad boy. On lui prête des mots durs envers l’équipe de France qu’il aurait eus avec Emile Ntamack. « Je ne l’ai jamais vu s’exprimer comme ça, je ne l’ai jamais entendu dire quoique ce soit sur l’équipe de France », dément son ancien partenaire du Stade Toulousain, et ex-entraineur des lignes arrières chez les Bleus.
« Ce n’est pas un grand communicant, il préfère s’exprimer sur le terrain, explique Philippe Sella, l’ancien international devenu membre du comité de sélection. Mais qu’il soit excellent ou pas, il donnera toujours tout. Son nom revient toujours en comité de sélection. Il faut tourner la page. » A lui d’être trois pas devant les trois-quarts gallois ce week-end à Cardiff.