Galthié : « Les Anglais sont à la ramasse ! »

Fabien Galthié - -
Fabien, que pensez-vous de cette équipe d’Angleterre, le prochain adversaire des Bleus au Stade de France dimanche ?
C’est une équipe en reconstruction, fragile, pas en place, jeune, peu expérimentée. C’est une petite équipe d’Angleterre. Je les ai suivis dans le Tournoi. Depuis que je m’intéresse à l’équipe d’Angleterre, je ne les ai jamais vus aussi faibles.
Comment l’expliquez-vous ?
Ils se cherchent, au niveau de la tactique, de la stratégie, des joueurs. Ils sont sur une phase descendante depuis deux Coupes du monde. Ils ont pris des tempêtes, des tempêtes. Ils n’en sortent pas. Ils sont rincés. Contre le pays de Galles, on aurait dit une petite équipe qui jouait un monstre (12-19 à Twickenham). Je n’avais jamais vu ça avec l’équipe d’Angleterre.
Ils ont quand même des joueurs intéressants…
Ils ont du talent. Ils ont 2 millions de licenciés, il y a bien du talent. Mais ils sont à la ramasse. Les Anglais, normalement, ils ont de la confiance, de la fluidité. Là, ce n’est pas le cas. Ils sont en fin de cycle. Ils ont perdu des hommes et n’ont pas reconstruit.
« Les Français ont de la marge »
Souffrent-ils au niveau du management ?
Ils ont un entraîneur intérimaire (Stuart Lancaster, ndlr). Ils ont pris le père d’un joueur (Andy Farrell, entraîneur des arrières et père d’Owen, ndlr). Il leur manque un entraîneur et un staff. Ils ont fait table rase et ils sont perdus. Le mec qui va prendre les rênes, il va falloir qu’il rame.
Les Bleus n’ont donc pas à avoir peur ?
Ce sera plus facile que de jouer l’Ecosse chez elle. Les Anglais sont tellement enfoncés dans leurs doutes. Ils rebondiront un jour. C’est leur histoire. Il faut qu’il trouve leur boss. Il ne faut pas qu’ils se trompent. Ils se sont beaucoup trompés, là. C’est leur problème. Il faut un mec qui, de par ses compétences, puisse construire une équipe.
Comment jugez-vous l’équipe de France, avec ses deux victoires contre l’Italie et l’Ecosse, et son match nul contre l’Irlande ?
C’est dur, quand même. Ils ont du mal. C’est le Tournoi. On ne sait jamais, c’est ce qui est magnifique dans le Tournoi. Il y a cinq matchs, ça va vite. Il faut réussir le premier match, confirmer, comme les Gallois l’ont fait. Il me semble que les Français ont de la marge. Ils peuvent aller plus loin.