L’heure des bilans

Imanol Harinordoquy a été un des meilleurs Français du Tournoi - -
LES TOPS
Une mêlée qui rassure
La défense était présentée comme le point fort de cette équipe de France. Même si elle a parfois été à la hauteur de sa réputation, elle a connu de trop nombreux trous d’air. C’est finalement du côté de la mêlée qu’il faut trouver la plus grande satisfaction de ces six semaines. Un essai de pénalité est même venu récompenser le travail d’une première ligne au rendez-vous. Mais attention à la profondeur du banc dans ce secteur. C’est même à l’occasion d’une mêlée que Maxime Médard a marqué l’essai le mieux construit du Tournoi face à l’Irlande. Une piste à creuser dans les prochaines semaines.
Des caractères qui s’affirment
Au plus fort de la tempête, Marc Lièvremont n’a jamais lâché son capitaine Thierry Dusautoir. Et ce dernier le lui a bien rendu. « Le constat des douze derniers mois est négatif, explique le Toulousain. Mais on a toujours su relever la tête. Je compte sur l’expérience des moments difficiles qui ne nous ont pas coulés. » A l’image de Dusautoir, Bonnaire et Harinordoquy sont les patrons du vestiaire. On attend également de Vincent Clerc, meilleur joueur des lignes arrière du Tournoi, et de Maxime Médard, qu’ils prennent plus encore plus de responsabilités sur le terrain. Car dans ce domaine, cette équipe manque encore de leaders techniques.
Un groupe qui se retrouve
Certains avaient évoqué un lâchage de leur entraîneur. D’autres avaient parlé de clans. Même si tout n’est pas pour autant réglé depuis la défaite en Italie, la victoire contre le pays de Galles a fait plaisir à voir (28-9). « On voit que nous avons su rester solidaires », se félicite Morgan Parra. » Les joueurs se sont parlés. Des discussions salutaires. Bernard Laporte confirme. « Je disais souvent à mes joueurs que s’engueuler, c’est s’aimer. C’est pour le bien de l’équipe. Quand on reçoit des ballons dans les chaussettes, on a raison de gueuler. »
LES FLOPS
Des passages à vide récurrents
A chacun de leurs temps faibles, les hommes de Marc Lièvremont se font sévèrement punir. Ça été le cas lors de la deuxième mi-temps en Angleterre où les Bleus encaissent un terrible 8-0 condamnant leur rêve de victoire. Et que dire de la prestation romaine ? Devant au score (18-6) en deuxième mi-temps, les Bleus font preuve de suffisance et voient revenir les Italiens qui s’imposent finalement 22-21. Tout aussi inquiétantes, les entames de match. Les Français sont trop longs à se mettre en route.
Une attaque en berne
Dix essais en cinq matchs : cette équipe de France ne marque pas assez. Des essais sans passe, un essai de pénalité contre l’Ecosse, des essais sur des ballons de récupération… Trop peu d’actions construites et d’actions en première main. Le jeu d’attaque s’est montré bien trop pauvre. Les prestations sur courant alternatif de Morgan Parra et François Trinh-Duc n’y sont pas étrangères. Tout comme la faillite des trois-quarts centre avec un Rougerie qui ne s’impose pas, un Traille encore hésitant ou un Marty hors du coup.
Des cadres qui passent à côté
Marc Lièvremont tenait à s’appuyer sur des vieux briscards. Des capitaines de route et de vestiaire. Dans ce registre, les Chabal (62 sélections), Rougerie (63), Marconnet (83), Jauzion (73) et Thion (53) sortent comme les grands perdants de ce Tournoi. Clément Poitrenaud ne s’installe toujours pas à l’arrière. Yoann Huget, protégé par son entraîneur, n’a pas encore le niveau international. Marc Lièvremont avait eu des mots très durs à l’encontre de certains joueurs après la défaite italienne. Le technicien a depuis mesuré son jugement, mais pas sûr pour autant que ces garçons soient du voyage en Nouvelle-Zélande.