Le GPS brouillé de Saint-André

Le XV de France au Millennium Stadium - -
La stature et la réputation du XV de France sont-elles compatibles avec les technologies modernes ? Dans les pubs de Cardiff, le flatteur et fameux « French flair » est attaqué par le « pragmatisme » du « conservateur Philippe Saint-André », dixit Warren Gatland, le sélectionneur néo-zélandais du pays de Galles. En cause, le refus du sélectionneur français de jouer ce dernier match du Tournoi des VI Nations dans un Millennium Stadium au toit fermé. Un obstacle qui rendrait impossible la transmission des données du système GPS que portent les joueurs de « PSA ».
Mais l’argument n’a pas convaincu Warren Gatland. « Moi, je ne supporte pas l’idée que le jeu ou le spectacle soient gâchés par la pluie, regrette-t-il. Nous avons tous la responsabilité de rendre le rugby le plus attractif possible. Nous devrions avoir la possibilité de fermer le toit mais il faudrait pour cela que les règles de l’IRB changent. » Le veto de Philipe Saint-André, accusé de vouloir affronter les Gallois dans des conditions humides qui favoriseraient son jeu restrictif, vaut effectivement pour décision définitive puisque les deux sélectionneurs doivent être tous deux d’accord sur la fermeture du toit.
Laporte : « On a peur que ça aille trop vite »
« C’est la première fois que l’équipe de France joue avec des GPS, explique pour sa défense Philippe Saint-André. On a besoin d’avoir les données, surtout physiques, pour notre préparation. Si le toit avait été fermé, on n’aurait pas pu s’en servir. Il fait beau. Demain (samedi), il fera beau. On prépare la Coupe du monde. Elle ne se jouera pas avec des toits fermés. Il faut être cohérent. » Pour Thierry Dusautoir, pas tout à fait sur la même longueur d’onde, « c’est quelque chose d’anecdotique de savoir si le stade sera fermé ou pas ». Ça l’est moins pour Bernard Laporte.
« On n’est pas la Géorgie, s’est écrié l’ancien sélectionneur dans le Moscato Show ce vendredi, sur RMC. On y a joué six fois. On a fermé le toit à chaque fois qu’ils nous l’ont demandé. Si on construit des stades avec des toits, c’est pour s’en servir. Quand un pays qui n’est quand même pas dans l’abondance, le pays de Galles, investit, la première des choses est de le respecter. Et de lui dire : « On vous battra que le toit soit ouvert ou fermé ». On a peur que ça aille trop vite, qu’on soit débordé. De l’extérieur, c’est décevant parce que l’équipe de France, elle peut gagner que le toit soit fermé ou pas. » Mais elle est désormais guidée par satellite…