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Le XV de France cultive son physique

Thierry Dusatoir et ses coéquipiers ont travaillé le physique cette semaine

Thierry Dusatoir et ses coéquipiers ont travaillé le physique cette semaine - -

Longtemps, l’équipe de France a pâti d’un déficit physique face aux meilleures nations parce que ses joueurs ne pouvaient pas passer suffisamment de temps ensemble. Après la Coupe du monde, le mois en commun sur ce Tournoi des VI Nations offre une nouvelle opportunité de travailler.

Une soirée au restaurant, quelques moments pour s’aérer l’esprit ou retrouver la famille. C’était « off » mercredi après-midi à Marcoussis. Une bouffée d’oxygène pour ceux qui n’auraient pas vraiment apprécié la promiscuité contrainte de la préparation de la Coupe du monde, l’été dernier. Et pour lesquels l’hiver risque d’être long... Avec le report de France-Irlande, les joueurs de l’équipe de France passeront quatre semaines consécutives en vase clos, à Marcoussis. Jusqu’au dernier match du Tournoi des VI Nations le 17 mars au pays de Galles, ils penseront, dormiront, mangeront XV de France. Si les clubs du Top 14 ne vivent pas bien cet exil forcé, le staff tricolore se frotte les mains.

Philippe Saint-André va pouvoir « aller beaucoup plus loin dans le détail, dans le système de jeu » et « connaitre bien mieux les joueurs ». Julien Deloire, lui, va remiser les traditionnels ateliers de récupération pour ressortir de ses manuels des exercices plus poussés. Il est un préparateur physique comblé par ce mois en commun. « Il y a la possibilité d’enclencher une dynamique de travail physique plus importante que lorsque le calendrier est plus morcelé », se félicite-t-il. Il ne sera pas question pour autant de priver les internationaux du ballon, comme l’été dernier lors des longues et répétées séances de musculation à Marcoussis, au Chambon-sur-Lignon et à Falgos.

« Une forme d’usure »

« Les entraîneurs ont souhaité intégrer la préparation physique au jeu, pour bénéficier des temps d’entraînement, explique Julien Deloire. Ils ont besoin de passer du temps sur le terrain. » Mais les 23 joueurs appelés par Philippe Saint-André, dont beaucoup qui étaient déjà du voyage en Nouvelle-Zélande, n’en ont-ils pas assez de croiser le préparateur physique à Marcoussis ? « On est au huitième mois de préparation, reconnait-t-il. C’est comme si on était au mois d’avril sur une saison normale. Il y a aussi une forme d’usure, pas uniquement physique mais aussi mentale. » Et pour quelques joueurs, un contrecoup, après avoir énormément donné depuis l’été dernier. « Je crois que pour certains, il a déjà eu lieu, confie Julien Deloire. J’espère que ça n’arrivera pas maintenant pour d’autres. » Là, c’est Philippe Saint-André qui grimacerait…

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Paris les attire |||

Rester à Marcoussis, dans les murs du CNR, sur les heures de repos ? Ou prendre la direction de la capitale, à seulement 25 km de là ? Les joueurs du XV de France ont vite choisi. « J’ai un repas avec des amis sur Paris », prévoyait Maxime Mermoz pour ce mercredi soir que Philippe Saint-André laissait libre. « On se promène, on se change les idées, explique le Perpignanais. Il y a toujours des choses à faire à Paris. Il y a des expos. Et parfois, il peut y avoir aussi des petits rendez-vous extra-sportifs. » Ce que confirme François Trinh-Duc. « J’ai un peu de famille et des amis à voir à Paris, confie le Montpelliérain. Après, il y a toujours des occupations avec mes partenaires, la presse ou autre chose. » La nuit venue, les joueurs regagneront Marcoussis. Sauf les Parisiens (Nallet, Szarzewski, Papé, Dupuy…) qui auraient obtenu une dérogation pour rester en famille. ‘‘PSA’’ fera l’appel jeudi matin, pour la reprise des choses sérieuses.