Les Bleus en mission

Thierry Dusautoir et Philippe Saint-André - -
« Maudits Français », disent certains quand la simple vue des couleurs bleu-blanc-rouge provoque chez eux quelques irritations et autres démangeaisons. Se faire des amis, c’est encore ce que cherchera le XV de France ce samedi (15h45) à Cardiff, dans un Millennium Stadium plein à craquer, en privant le pays de Galles de son troisième Grand Chelem du XXIe siècle après 2005 et 2008. Cinq mois après une demi-finale de Coupe du monde gagnée à Auckland dans le stress et au mépris du spectacle (9-8), les Bleus retrouvent le même adversaire et ces conditions qui leur sont si souvent idéales.
Ils viennent de perdre face à l’ennemi de toujours, l’Angleterre (22-24), n’ont pour seule pression que de se racheter pour leur ultime sortie de l’hiver. Et ne veulent qu’une chose, que ces Gallois sûrs de leur force mangent encore leur chapeau rouge. « Visiblement, ils ne sont pas trop inquiets, note ainsi l’arrière tricolore Clément Poitrenaud, qui n’avait pas été retenu pour le voyage en Nouvelle-Zélande. Ils ont dit et répété qu’ils auraient dû être finalistes de la Coupe du monde (leur capitaine Sam Warburton avait été exclu dès la 18e minute, ndlr). Je n’ai pas participé à ce match mais il me semble que ce sont bien les Français qui sont allés en finale. »
Papé : « On n’a rien volé en Nouvelle-Zélande »
Jeune, puissant et talentueux, ce XV du Poireau dirigé par le Néo-Zélandais Warren Gatland règne pour l’instant en maître sur le Tournoi 2012. Ses victoires à Dublin (23-21), à Twickenham (19-12), son sérieux face à l’Ecosse (27-13) et l’Italie (24-3), lui offrent l’étiquette de numéro 1 à l’échelle européenne. Il ne reste plus qu’à la coller ce samedi soir. « Ils ont le droit de bomber le torse, reconnait Pascal Papé. C’est la plus belle équipe du Tournoi avec des joueurs brillants, un collectif bien huilé. » Mais le deuxième ligne français se presse d’ajouter qu’en Nouvelle-Zélande, le XV de France « n’a rien volé ».
« Ils ont crié haut et fort que le jeu de l’équipe de France était pauvre mais un match n’est jamais joué à l’avance, prévient Clément Poitrenaud. J’espère que ce sera plus dur qu’ils ne le pensent. » Et que le bon côté du caractère imprévisible des Bleus ressurgira en même temps que l’envie de relever la tête. Imanol Harinordoquy, qui déteste perdre contre les Anglais et risque donc d’être remonté, sait déjà d’où viendra sa motivation. « Ce n’est pas plaisant d’entre les propos qu’ils tiennent à notre égard », grimace le Basque. Le seul moyen d’y remédier est de gâcher encore une fois une fête que le peuple rouge imagine grandiose.
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Les autres retrouvailles des Bleus |||
Si le match de ce samedi après-midi à Cardiff sera le premier remake de la demi-finale de la Coupe du monde 2011 remportée par la France (9-8), un autre acteur a joué un rôle prépondérant en Nouvelle-Zélande. Il s’agit de l’arbitre sud-africain Craig Joubert, qui dirigera la rencontre au Millennium Stadium. Considéré comme le meilleur arbitre du monde, il était au sifflet pour la finale de la Coupe du monde entre les Bleus et les All Blacks (8-7). Le coup de poing et de genou du capitaine néo-zélandais, Richie McCaw, sur les pommettes de Morgan Parra lui avait échappé…
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Les compos|||
France : Poitrenaud – Palisson, Fritz, Rougerie, Fofana – Yachvili (m), Beauxis (o) – Dusautoir (cap), Harinordoquy, Bonnaire – Papé, Maestri – Poux, Servat, Attoub
Remplaçants : Szarzewski, Debaty, Pierre, Picamoles, Parra, Trinh-Duc, Buttin
Galles : Halfpenny – North, Roberts, Davies, Cuthbert – Phillips (m), Priestland (o) – Lydiate, Faletau, Warburton (cap) – A.W. Jones, Evans – Jenkins, Rees, A.R. Jones
Remplaçants : Owens, James, Charteris, R. Jones, L. Williams, Hook, S. Williams