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Les Bleus n’ont pas gâché la fête galloise

Thierry Dusautoir

Thierry Dusautoir - -

Malgré un sursaut en seconde période, le XV de France a concédé sa deuxième défaite dans le Tournoi des VI Nations ce samedi au pays de Galles (16-9). Les Gallois réussissent le Grand Chelem pour la troisième fois en sept ans.

Le Millennium Stadium, ce cœur rouge de Cardiff, pour tourner la page. Pour saluer avec le plus grand respect deux grognards qui raccrochent, William Servat et Julien Bonnaire. Pour oublier un premier Tournoi des VI Nations de l’ère Saint-André sans pétrole et sans idées non plus. Et enfin, pour ouvrir le champ du futur à quelques jeunes prometteurs, de Yoann Maestri à Wesley Fofana en passant par le dernier venu, Jean-Marcellin Buttin. Le XV de France est sorti de son hiver post-Coupe du monde ce samedi au pays de Galles. Par une deuxième défaite consécutive (16-9), après celle concédée au Stade de France face à l’Angleterre (22-24), et un troisième match sans victoire, après le match contre l’Irlande il y a deux semaines (17-17).

Ce qu’on imaginait il y a un mois être une finale du Tournoi a ressemblé comme deux gouttes d’eau à tout ce que les Bleus ont proposé ces dernières semaines. Ils ont dû, encore une fois, courir après le score, remonté un écart creusé par les Gallois dans le premier acte avec l’essai d'Alex Cuthbert (21e). Contre l’Irlande et l’Angleterre, le XV de France avait offert à la main ou au pied les occasions de se faire punir. Cette fois, les Diables rouges sont venus se servir dans les bras de Thierry Dusautoir, pour un ballon de récupération parfaitement exploité. Toujours incapable de maitriser son sujet tactiquement, de mettre son adversaire en danger, d’occuper le terrain par un jeu au pied efficient, l’équipe de France pourrait ne pas avoir grand-chose à regretter.

Saint-André : « Un Tournoi très, très moyen »

Or, dans les dix dernières minutes, deux opportunités d’essai ont été galvaudées par des mauvais choix dans les 22 gallois. Et le pays de Galles en a profité pour signer son troisième Grand Chelem du XXIe siècle (2005, 2008, 2012), le 11e de son histoire. « Ce qui est sûr, c’est qu’on a un goût amer de ce Tournoi, reconnait Philippe Saint-André. On ne peut pas se satisfaire d’un nul et de deux victoires (contre l’Italie et en Ecosse, ndlr). Je ne veux pas remettre en cause l’abnégation et l’investissement de ce groupe. Mais c’est un Tournoi très, très moyen. »

Le sélectionneur retrouvera son groupe au mois de juin pour une tournée en Argentine qui devrait servir de revue d’effectif. En trouvant d’autres pousses prometteuses, Philippe Saint-André débuterait réellement son postulat, sa construction d’une équipe pour la prochaine Coupe du monde, en Angleterre, en 2015. Cet hiver, son XV de France était à bout de course. Fatigué, fragile. Les vice-champions du monde repartiront de loin la saison prochaine.