Les Bleus vont au Chardon

Thierry Dusautoir - -
On ne reste jamais insensible à la montée de « Flower of Scotland » lorsque 67 000 personnes l’entonnent en chœur. Les Bleus ne devront pas se laisser gagner par l’émotion mais, pour schématiser, voilà bien le seul piège qui pourrait faire trébucher l’équipe de France dans le tapis de Murrayfield ce dimanche (16h). Les statistiques, les forces en présence, la dynamique, l’histoire, tout porte à croire que Philippe Saint-André va entamer son mandat par deux succès. La France n’a plus perdu face à l’Ecosse depuis février 2006, sa seule défaite depuis que le Tournoi se dispute à six. « On les bat souvent parce qu’on les respecte. Mais c’est une équipe qui progresse d’année en année, toujours mobile, plus puissante que par le passé et qui sait garder le ballon », avertit Imanol Harinordoquy.
Samedi après-midi, après un entraînement du capitaine auquel PSA et ses adjoints Yannick Bru et Patrice Lagisquet ont participé, les Bleus ont jeté un œil intéressé sur l’affrontement entre l’Angleterre et le pays de Galles. L’exploit des Dragons rouges (19-12) ne change finalement rien à la donne et, surtout, ils restent concentrés sur leur adversaire du jour. « L’Ecosse a toujours foutu la trouille avec ce jeu dynamique et cette succession de temps de jeu », pose Louis Picamoles. Soutenir cette cadence infernale, seul vrai défi lancé à ses équipiers, n’effraie pas Thierry Dusautoir. « On a montré par le passé qu’on pouvait tenir ce rythme voire l’imposer », réplique-t-il.
Malzieu : « Ça fait quelques temps qu’ils me surprennent »
En fait, cet acharnement du XV du Chardon à répéter les temps de jeu pourrait bien servir les desseins du XV de France, qui sait exploiter avec voracité toute imprécision par des contres ravageurs. Trois des quatre essais inscrits par les Bleus face à l’Italie (30-12) l’ont été sur ce mode. C’était déjà il y a déjà trois semaines. La tragi-comédie du report de France-Irlande a offert à l’équipe de France quatre nouvelles semaines de vie commune. Cette fois, c’est sûr, les Bleus vont pouvoir jouer. « Il neigeait un peu à l’arrivée mais le match aura bien lieu », s’est amusé Philippe Saint-André.
Pour la première fois depuis 2004, Murrayfield affichera complet, une motivation supplémentaire pour des Ecossais qui n’en manquent pas, battus lors de leurs deux premiers matches par l’Angleterre (6-13) et le pays de Galles (27-13). « Ils ne méritent pas forcément ces deux défaites. Moi, ça fait quelques temps qu’ils me surprennent », avoue Julien Malzieu, qui célébrait à Murrayfield sa première cape en 2008 par une victoire et un essai (27-6) pour le premier match de l’ère Lièvremont. Il espère la même issue pour le deuxième de Philippe Saint-André.