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Lièvremont : « Entre déception et colère »

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C’est un entraîneur marqué qui s’est présenté devant la presse quelques minutes après le revers concédé contre l’Italie (22-21) à Rome ce samedi. Marc Lièvremont semblait abasourdi.

Marc, quelle est votre réaction après cette défaite ?

C’est une déception de plus. Il y a de la tristesse. Je veux commencer par rendre hommage à cette équipe italienne. Elle mérite sa victoire. Je savais que ça arriverait (une défaite contre l’Italie dans le Tournoi, ndlr). J’espérais que ce soit pour une autre fois. Mais ça n’a pas été le cas. On aurait pu sauver les apparences à la fin, mais leur victoire est méritée.

Est-ce votre plus grosse déception ?

C’est difficile de classer les déceptions car il commence à y en avoir un certain nombre. Je suis particulièrement désappointé et le mot est faible. Compte tenu du contexte, c’est envisageable, mais je n’ai pas fait de cauchemar dans la semaine en pensant à une défaite contre l’Italie.

Et aujourd’hui, est-ce un cauchemar ?

Non. Le mot est un peu fort. Il faut savoir être lucide. C’est quelque chose qui pouvait arriver quand on voit la trajectoire du rugby italien et notre investissement aujourd’hui (samedi). C’est logique. Je ne l’ai pas senti venir. J’étais assez mécontent du début de semaine, mais dès jeudi, j’ai eu le sentiment que les joueurs étaient dedans. Mais on a vu que ce n’était pas le cas dès l’entame de match.

« J’ai vu assez rapidement que ça serait compliqué »

On a le sentiment que la France allait perdre le match. Est-ce le vôtre également ?

J’ai vu assez rapidement que ça serait compliqué. Même à 18-6, je n’étais pas rassuré. J’aurais préféré gagner par une triste victoire, mais ça n’aurait pas sauvé les apparences.

Qu’est-ce qui explique ce manque d’investissement ?

Il faudra le demander aux joueurs. Je me suis toujours construit dans la remise en question et le doute, mais aussi, dans l’envie de me battre. Je ne leur ai pas parlé après le match. On peut remettre en cause un certain nombre de choix, mais je n’ai pas l’impression de m’être passé de joueurs providentiels. Il y a surtout très peu de joueurs qui ont évolué au niveau que j’attendais. J’ai vu le capitaine se battre, Julien Bonnaire, Vincent Clerc quand il avait le ballon. La vidéo en sauvera peut-être d’autres. Pour le moment, j’en suis là.

Allez-vous effectuer une grande lessive ?

Je ne suis pas certain que ce soit la solution. Dès le moment où j’ai le sentiment qu’il n’y a pas d’hommes providentiels, je pense à la Coupe du monde.

« Je crois que je vais les laisser un peu se démerder tout seul »

Vous en voulez-vous ?

Je m’en veux surtout à moi. Je suis partagé entre déception et colère. Maintenant, le renoncement ne fait pas partie de mon vocabulaire. Il faut continuer à se battre. Mais je ne suis pas sur le terrain. La revanche appartient essentiellement aux joueurs.

Sur quels ressorts comptez-vous vous appuyer ?

Je crois que je vais les laisser un peu se démerder tout seul. Du moment que je dis que ce groupe ira à la Coupe du monde, on a une semaine pour tenter de réagir.

Recueilli par L.D. à Rome