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Saint-André : « On a rompu mais pas lâché »

Philippe Saint-André

Philippe Saint-André - -

Philippe Saint-André était l’invité des Grandes Gueules du Sport, ce dimanche sur RMC. Le sélectionneur des Bleus a salué l’état d’esprit de ses joueurs, victorieux de l’Angleterre (26-24), samedi pour leur entrée dans le Tournoi.

L'abnégation du groupe

« On a eu une première demi-heure de grande qualité, ça a été plus compliqué entre la 30e et la 60eminute. On a manqué de cohérence et on a eu du mal à trouver le tempo du match. On ne trouvait pas les touches et, quand on les trouvait, nos ailiers ne sprintaient pas pour arrêter l’action. On est satisfait du résultat, surtout pour les joueurs qui n’ont rien lâché. L’année 2013 a été compliquée, on a parfois dominé des matches qu’on n’a pas gagnés. Hier (samedi), on s’est accroché aux branches de la 30e à la 60e, on a rompu mais on n’a pas lâché. C’est important pour la confiance de ce groupe. Par contre, il va falloir mieux gérer nos temps forts et surtout nos temps faibles. On va devoir s’améliorer là-dessus. Ce qui est important pour nous, c’est la confiance. Il ne va falloir rien relâcher, dès dimanche on a un match très important contre l’Italie. »

Un match sans temps morts

« Maintenant, le rugby international est un autre sport. La première mêlée a eu lieu à la 20e minute. Il y a eu dix actions qui sont allées au-delà de deux minutes. Il y a eu plus de 45 minutes de temps de jeu effectif. On joue des athlètes. Les Anglais voulaient nous faire exploser physiquement. C’était un match de très haut niveau. »

Une préparation efficace

« Il faut signaler que c’est la première fois qu’on a eu quinze jours pour préparer le match. Sans cela, nous n’aurions pas gagné. Je le rappelle, on a fait 45 minutes de temps effectif de jeu, alors qu’on en fait 23, 24 en Top 14. Après une action de deux minutes, on n’a que 40 secondes pour récupérer, d’autant que les Anglais jouaient tout rapidement. A un moment, on est moins lucide. Entre la 30e et la 60e, on jouait sur les talons, au lieu d’avancer pour aller les chercher défensivement, on a subi. Mais les Anglais se sont aussi mis dans le rouge. »

« Une victoire à 23 »

Des remplaçants décisifs

« On a une génération qui se prépare, qui se rend compte des contraintes de ce très haut niveau. Il y a Pascal Papé et des joueurs d’expérience mais on a aussi des jeunes joueurs qui arrivent, c’est un groupe. Ce n’est pas une victoire à 15 mais à 23. A la 40e, on avait des joueurs en difficulté, on a du faire du coaching très rapidement. Le banc a été très important. »

La dimension physique

« On a des joueurs qui ont du mal à faire 80 minutes. Je me bats pour que les joueurs aient cinq semaines à l’intersaison pour se développer physiquement et techniquement. Nos joueurs ont quatre semaines de vacances et ont un match amical sous dix jours. C’est très difficile de se préparer. Au niveau international, la dimension physique a pris une telle importance… C’est la base du haut niveau. »

L'équilibre du groupe

« Au niveau de la charnière, Doussain, Plisson ou Machenaud ont 22-23 ans. Après, l’équipe est un équilibre entre jeunesse, expérience et puissance. Fickou a fait une entrée exceptionnelle sur une percée de Szarzewski, qui compte plus de 50 sélections. Gaël Fickou fait complétement partie de ce groupe, mais aussi au milieu de terrain, on a eu besoin des muscles de Bastareaud pour gagner des duels, pour arrêter cette vague anglaise qui nous a énormément fait subir entre la 30e et la 50e. »

Le soutien du public

« Le public a été exceptionnel. Quand on a été mené de 6 points, ils ont été fantastiques, on entendait encore chanter la Marseillaise. Ils ont été aussi exceptionnels en 2013, quand on a été en difficulté, ce sont de vrais supporteurs. Il faut les remercier. »

Le match contre l'Italie

« On a deux jours, durant lesquels il va falloir bien récupérer, bien analyser le match contre l’Angleterre et surtout aborder celui contre l’Italie. Il faut avoir de la mémoire. Il ne faut pas oublier le dernier match contre eux, lors des VI Nations 2013 (défaite 23-18, NDLR). Dimanche, devant notre public à nous de montrer de la férocité et de l’envie. Après le rosbif, on se met à la bolognaise. »

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La rédaction