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Sécurité: ce qui va changer au Stade de France après les attentats

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Un peu moins de trois mois après des attentats dont il a en partie été la cible, le Stade de France rouvre ses portes ce samedi à l’occasion du premier match du Tournoi des VI Nations entre la France et l’Italie. Avec forcément, en cette période d’état d’urgence, des mesures de sécurité renforcées et de nouvelles habitudes à prendre pour le public.

Le 13 novembre dernier, deux détonations secouaient les abords du Stade de France en plein match amical France-Allemagne. On apprendra rapidement qu’il s’agit d’attaques kamikazes, coordonnées avec les attentats du Bataclan et sur des terrasses de cafés dans Paris. Depuis, l’enceinte de Saint-Denis n’a plus accueilli d’événement. Le grand retour du sport est programmé samedi à l’occasion du premier match du Tournoi entre la France et l’Italie (15h25).

Alors que l’état d’urgence se prolonge en France, le dispositif de sécurité sera logiquement renforcé à l’occasion de cette rencontre symbolique. Tour d’horizon des mesures avec l’éclairage de Robert Broussard, ancien commissaire aujourd’hui responsable de la sécurité à la Fédération française de rugby.

Mieux vaut arriver tôt et voyager léger

Pour inciter les spectateurs à se présenter le plus tôt possible au stade, ses portes s’ouvriront deux heures avant le coup d’envoi, contre une heure et demie habituellement. « Tout doit être fait, non dans la précipitation, mais de manière très organisée », justifie Robert Broussard. On déconseille vivement aux gens de venir avec sacs de sport, sacoches et autres, ce qui prend du temps. On ne veut pas d’attroupements aux entrées. » Qu’ils se rassurent, les habitués du retard pourront toujours pénétrer dans le stade. Mais qu’ils n’espèrent pas de traitement de faveur. « Ils seront palpés, et même peut-être plus sérieusement », prévient Broussard. Les VIP non plus ne couperont pas à ces règles plus strictes.

Vigilance accrue à l’extérieur

Les quelque 100 policiers habituellement mobilisés pour ce type d’événement seront 250 ce samedi. Chiens renifleurs et tireurs d’élite seront également présents, selon nos confrères du Parisien. Avec une nouveauté qui va allonger le temps d’accès au stade. « Jusqu’à maintenant, nous ne faisions pas d’opérations de pré-filtrage mais avec la police nationale, nous avons décidé de faire huit à neuf points en amont d’arriver au stade, expose Robert Broussard. La police placera les effectifs qu’elle veut aux endroits qu’elle veut. Mais la commission de sécurité est également présente pour, disons, organiser un premier filtrage. Cela permettra de voir qui est qui et où la personne se dirige, pour l’orienter éventuellement. »

Des fouilles minutieuses

Ce premier niveau franchi, les spectateurs devront encore s’armer de patience au niveau des fouilles, qui s’annoncent beaucoup plus minutieuses. « Le dispositif de palpations et visites des sacs a été sensiblement renforcé », annonce Broussard, qui détaille les effectifs à l’intérieur de l’enceinte, dont la gestion est du ressort de la FFR : « Il y a à peu près 250 volontaires. Les agents de sécurité seront plus de 800. Au total, cela représente des effectifs chargés de la sécurité d’à peu près 1200 personnes. »

Des agents mêlés à la foule

Histoire de ne pas aider d’éventuels fauteurs de troubles, « il y a des dispositifs que nous devons garder secrets », révèle Broussard, qui justifie cette discrétion : « On ne va pas claironner "on va être ci, on va faire ça". Là, il y a un travail beaucoup plus discret et j’espère très efficace, pour essayer de repérer les comportements, voire les situations un petit peu scabreuses qui demandent des approfondissements. » Un travail dévolu à des agents de sécurité en civil qui se mêleront à la foule. Une autre nouveauté de ce premier match post-attentats au Stade de France.

Laurent Depret avec S.C.