Servat, Bonnaire, dernières mêlées à Cardiff

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Ils ont débuté ensemble sous le maillot tricolore lors du Tournoi 2004. Ils finiront leur brillante carrière internationale côte à côte, samedi à Cardiff. Sans larmes ni trompettes, comme tout avant qui se respecte. William Servat (34 ans et 48 sélections) et Julien Bonnaire (33/78), veulent réussir leur sortie, qu’a empruntée dès lundi Lionel Nallet, non retenu dans le groupe. « On essaiera de faire les choses correctement, d’être à la hauteur des attentes », espère le talonneur toulousain, titulaire après trois matches débutés sur le banc. Comme un cadeau d’adieu. « On a envie de leur offrir la sortie qu’ils méritent. On n’a pas su le faire contre l’Angleterre, on était très déçus pour eux. Ils ont tellement donné pour l’équipe de France. Ils vont laisser un grand vide », synthétise Imanol Harinordoquy.
Attoub : « Des monuments qui nous quittent »
Jeudi, ils vont passer leur dernière nuit à Marcoussis, avant l’envol pour Cardiff. Mais la pression ne s’est pas encore abattue sur leurs vieilles mais solides épaules. « C’est une semaine comme les autres, à part qu’il fait beau à Marcoussis », rigole Bonnaire, qui redevient sérieux : « J’ai eu une belle carrière, je ne peux pas me plaindre. J’ai fait le choix d’arrêter. C’est toujours mieux d’arrêter de son plein gré que par la force des choses. » Guy Novès a un peu forcé la main de William Servat pour qu’il prenne en charge les lignes avant de Toulouse la saison prochaine. Sa première réaction face aux micros tendus ? « Je vous vois pour la dernière fois, ça c’est un vrai plaisir ! », rigole-t-il.
L’humour comme une carapace. Parce qu’il y aura de l’émotion samedi dans ce Millenium en fusion que Servat aime tant : « C’est le plus beau stade de rugby, j’y ai vécu de grandes émotions comme cette finale de Coupe d’Europe perdue contre le Munster en 2008 (16-13). Magique ! J’adore ce stade, c’est une belle sortie. » Au moment des hymnes, ou même avant dans le vestiaire, des souvenirs resurgiront sûrement. Des bons, d’autres moins, comme cette hernie discale qui avait failli briser sa carrière en 2005. « Je ressens beaucoup de fierté par rapport à ce que j’ai vécu et je n’ai aucun regret », décide le talonneur. « C’est passé très vite. Si on m’avait dit à mes débuts que j’aurais plus de 70 sélections, j’aurais signé. C’est le résultat de beaucoup de travail, de sacrifices », souffle Bonnaire. David Attoub, frais néophyte en Bleu, tient à leur rendre hommage : « Ils ont donné beaucoup au rugby français, ce sont des monuments qui nous quittent. J’ai aussi une pensée aussi pour mon ami Lionel Nallet. Tous les joueurs devront se mettre à leur service samedi. » Comme eux l’ont fait si souvent pour les autres.