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Trinh-Duc, le patron, c’est lui !

François Trinh-Duc

François Trinh-Duc - -

A sept mois de la Coupe du monde, l’ouvreur montpelliérain veut prouver qu’il est le grand numéro 10 dont la France a besoin. Ça commence dès samedi (18h) face à l’Ecosse au Stade de France en ouverture du Tournoi.

« Je suis un privilégié. » François Trinh-Duc a le ton léger. Le visage souriant. Parler de lui, de son poste d’ouvreur du XV de France ne perturbe pas l’intéressé. « C’est une chance d’avoir été mis en avant comme je l’ai été par le sélectionneur en 2008 alors que je n’avais pas encore le niveau international. J’ai progressé depuis trois ans. Et il y a eu beaucoup de travail derrière ça. »

Samedi prochain, celui qui a prolongé son contrat avec Montpellier jusqu’en 2014, va retrouver la sélection nationale pour le compte du Tournoi des VI Nations. Un Tournoi durant lequel il avait soulevé bon nombre de critiques l’an passé. Dans un premier temps. Avant de s’imposer sur la durée comme le patron des Bleus. « Numéro dix, c’est un poste à responsabilités, poursuit Trinh-Duc. Il y a tout ce côté stratégique, tout cet aspect gestionnaire. Il faut un peu réfléchir à notre projet de jeu tout en tenant compte des faiblesses de l’adversaire. Le dix est le dépositaire du jeu de son équipe. »

Un jeu aux abonnés absents lors de la tournée d’automne et de la déroute face à l’Australie (16-59). Un cauchemar auquel le Montpelliérain a échappé pour cause de blessure. Coïncidence ? « On n’est pas des extraterrestres, lâche Trinh-Duc. Quand notre jeu n’est pas fluide et huilé, quand on n’est pas prêt mentalement et physiquement, on devient une équipe ordinaire et on prend des raclées. On doit se servir de cette défaite et tourner la page pour le futur. » Le futur, c’est la réception samedi au stade de France de l’Ecosse (18h). Un match capital pour définitivement évacuer le traumatisme australien.

Dominguez : « Le plus complet, c’est lui ! »

Un rendez-vous également crucial pour Trinh-Duc. Comme ses partenaires, l’ouvreur de Montpellier a alterné le très bon – le Grand Chelem en 2010 – et le moins bon, comme la tournée d’été et les déroutes devant l’Afrique du Sud et l’Argentine. L’heure est venue pour l’Héraultais, qui ne cache pas son admiration pour Franck Mesnel et Jean Gachassin, de confirmer son statut de patron. Et ce, malgré une critique tenace qui lui reproche de ne pas être assez buteur.

« Je pense avoir évolué mais c’est l’étiquette que j’ai et que j’aurais toujours. Je ne bute pas en club mais ça m’arrive de le faire. J’ai d’autres arguments. J’aime prendre des intervalles, prendre des initiatives, me faire plaisir et faire jouer mes collègues. Je ne suis pas un demi d’ouverture qui dépose le ballon où il veut, qui fait forcément avancer son équipe par le pied. J’essaie de mélanger mon jeu de feeling avec un registre plus gestionnaire, avec des ballons dans le dos de mes ailiers, pour occuper, temporiser et faire monter mes avants. »

« En France et en vue de la prochaine Coupe du monde, le numéro dix le plus complet à l’heure actuelle, c’est Trinh-Duc. » Le compliment est signé Diego Dominguez, ancienne gloire italo-argentine au poste d’ouvreur du Stade Français. Adoubé par les grands, Trinh-Duc sait ce qui lui reste à faire désormais. Confirmer.

Alix Dulac avec Laurent Depret