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Trinh-Duc, comme un symbole

François Trinh-Duc

François Trinh-Duc - -

Entré en jeu en première période suite à la blessure de Morgan Parra, le demi d'ouverture français, écarté du XV titulaire lors de cette Coupe du monde, a été remarquable. Mais il a manqué la pénalité qui aurait fait de lui un héros national.

Les Bleus étaient prévenus. Avec Richie McCaw, les coups bas le disputent souvent aux éclairs de malice. Et cette fois, le rôle de la victime était tenu par Morgan Parra. Après un gros contact avec un Ma’a Nonu lancé vers lui cuir en main, l’ouvreur tricolore se retrouvait au sol et voyait le capitaine des All Blacks se jeter vers lui le poing subtilement caché derrière son genou (12e). Un crochet du gauche fourbe et suffisamment assez violent pour mettre le Clermontois K.O. Contrat ? Sorti reprendre ses esprits, Parra revenait tout de même sur le pré six minutes plus tard. Encore trop dans les vapes, il devait se rendre à l’évidence et laisser définitivement sa place à François Trinh-Duc (23e).

Titulaire en début de compétition puis écarté au profit de Parra, le Montpelliérain se voyait offrir une chance de rédemption sur la scène du match le plus important du rugby mondial. Comme un symbole d’une Coupe du monde si folle et en forme de montagne russe pour les Bleus. On a alors craint son manque de rythme face à la densité physique des Néo-Zélandais. On avait tort. Imperméable à la pression du moment, Trinh-Duc allait multiplier les initiatives et livrer un match plein. Libérations rapides, jeu au pied efficace pour trouver la touche, courage et multiplication des plaquages, l’ouvreur tricolore était partout.

A deux doigts d’un exploit magistral, même, avec cette magnifique chevauchée de 40 mètres dont on se demande jusqu’où elle l’aurait mené sans la cuillère de Weepu (37e). A l’origine de l’essai français, aussi, avec cette jolie récupération de balle en sortie de ruck qui permettait à Thierry Dusautoir d’aller marquer (47e). La suite sera du même acabit. Avec tout de même des regrets pour Trinh-Duc, passé tout près d’un statut de légende du XV de France. Car s’il avait passé son drop en fin de première période (36e) ou, surtout, sa pénalité à un quart d’heure du terme de la rencontre (65e), la physionomie des dernières minutes de cette finale et son résultat auraient pu être différents. Mais le garçon peut être fier. Il a réussi son match. Et fait trembler de peur des Blacks pas loin de tomber devant le courage bleu.