VIDEO. Comment le rugby peut être utilisé dans la thérapie contre le cancer

"Je suis arrivée un mardi soir et je ne suis plus jamais repartie." Murielle, touchée par un cancer en 2015, est l’une des quarante-cinq Rubies (Rugby Union Bien-être et Santé). Créée en 2015 à l’initiative de l’Oncopole de Toulouse (l'Institut universitaire du cancer), cette équipe de rugby à cinq regroupe des femmes touchées par le cancer.
Cette activité physique fait partie du parcours de soins proposé par l’Oncopole. Stéphanie Motton, chirurgienne, dévoile comment le sujet est abordé avec les patientes: "Elles sont toujours très surprises. Pour les recruter, il faut les convaincre. On leur présente le rugby à cinq, qui est une activité vraiment adaptée."
"On va se défouler"
Et pour cause: les dimensions du terrain sont réduites, il n’y a pas de contact. A la place du plaquage, les joueuses doivent toucher à deux mains. Les Rubies se retrouvent deux fois par semaine, le mardi soir et le jeudi midi. "On met les crampons et voilà, on va se défouler", sourit Véronique. Elle est motivée à chaque entraînement car "on sait qu’on a nos copines qui nous attendent."
Plus qu'un simple exutoire, le rugby à cinq est une véritable thérapie pour les patientes du centre de lutte de Toulouse. "Je n’étais pas bien, j’étais fatiguée, je n’arrivais pas à reprendre le cours de ma vie. Et (on) m’a dit 'Viens jouer au rugby avec nous!'. Là j’ai regardé avec des yeux un peu ronds... (rires)", se souvient Murielle. Christiane, 71 ans et touchée par un cancer en 2016, a commencé le rugby "après les fêtes de Noël" car la médecin voulait la voir sur le terrain. "Et depuis, (elle n'a) jamais abandonné, qu’il pleuve, qu’il neige, qu’il vente, (elle est) là."
Une meilleure tolérance au traitement
Moins de fatigue, de stress, de douleurs… Les joueuses, qui ont entre 32 et 75 ans, viennent se dépenser et chercher les bienfaits du sport contre la maladie. Une activité physique adaptée, à une certaine fréquence, donne une meilleure tolérance au traitement. La chirurgienne Stéphanie Motton ajoute: "Elles se sont rendues compte des bénéfices et de l’intérêt de l’activité." Le rugby aide à soigner le corps et la tête.
Les Rubies sont "une famille", selon Murielle. Lorsqu’elle s’est fait opérer, Véronique a pu compter sur le personnel de l’Oncopole qu’elle côtoie sur les terrains de rugby. "Dans la salle de réveil, elles étaient toutes auprès de moi."
Le Stade Toulousain soutient l’action
Depuis peu, l’Oncopole et les Rubies peuvent compter sur le soutien du Stade Toulousain. Ensemble, les deux institutions viennent de conclure un partenariat: les patientes ont désormais accès aux salles de sport du club, pour quelques séances. Ailleurs en France, des projets similaires sont en cours, comme à Dijon ou dans le Val d’Oise.