XV de France - Nyanga : « Un plaquage samoan, ça secoue »

Yannick Nyanga - -
Yannick, la concentration est-elle la même avant ce match contre les Samoa samedi ?
Je pense qu’on est même encore plus concentrés que samedi dernier. Les derniers réglages tactiques et techniques vont avoir lieu. On a très envie de bien terminer cette tournée. On l’a bien commencée, on a réussi à confirmer. On sait tous que c’est souvent la dernière impression qui compte. On a envie qu’elle soit bonne pour valider tout ce travail. On sait que ça va être compliqué parce qu’on tombe sur une équipe en regain de confiance, qui a enchainé deux victoires dont une très probante face aux Gallois.
Physiquement, c’est une équipe qui en impose…
Il y a deux joueurs qui sont sortis sur blessure. Il y a eu énormément d’agressivité, mais saine. C’est souvent à la limite. Physiquement, c’est une équipe qui prend du plaisir à marquer son adversaire. Elle a la capacité de nous faire mal dans beaucoup de secteurs de jeu. Il va falloir être tous très concentrés, dans le même état qu’au début de la tournée. A nous d’aller chercher au fond de nous ce petit plus qui fera la différence pour gagner ce match.
Vous jouez avec Census Johnston à Toulouse. Pouvez-vous nous décrire le « joueur type » samoan ?
Je ne les connais pas tous. Mais Census, c’est un grand joueur. Quel que soit l’adversaire, il joue. Je pense que c’est l’un des joueurs qui jouent le plus au Stade Toulousain. Guy (Novès) l’utilise bien comme il faut. Pour un pilier, il est très technique. Il va vite, il a une capacité à jouer les un-contre-un assez rare pour les joueurs de son poste. C’est caractéristique des joueurs samoans. Census est capable de vous mettre un crochet, de vous rentrer dedans. Il va peut-être même être capable de vous mettre un petit coup de pied par-dessus. Il a grandi en Nouvelle-Zélande. Il est très fort physiquement mais aussi très technique.
Quelle est la marque de fabrique de ces joueurs samoans ?
On connaît leur culture du rugby. Ils ont un ballon depuis leur plus jeune âge. Ça fait d’eux des joueurs qui sont très forts individuellement. Le revers de la médaille, il y a quelques années, c’était que collectivement, ce n’était pas trop le cas. On voit que depuis un an, ils se sont complètement structurés. A la Coupe du monde, ils ont failli gagner contre les Gallois au terme de l’un des plus beaux matchs de la compétition. Aujourd’hui, ils confirment. Ça va être très difficile.
Leur réputation de coupeurs de têtes appartient donc au passé…
Ce n’est pas « que » ça. Ils sont tout à fait capables de couper une ou deux têtes parce que physiquement, ils en ont largement les moyens. Mais ce sont de bons joueurs de rugby. Après, c’est sûr que dans les un-contre-un, il faut être costaud parce qu’en face, il y a du répondant. Ils prennent haut, pas très loin de la tête. C’est vraiment à la limite. Ce sont les plaquages les plus impressionnants. Il y en a souvent un ou deux à chaque match. Il vaut mieux ne pas les subir parce que ça secoue. Mais dire de quelqu’un qu’il est « un coupeur de têtes », c’est flatteur. Ça sous-entend qu’il ne faut pas trop aller se frotter à lui. Mais on va jouer chez nous, devant notre public. On va prendre notre courage à deux mains et on va y aller (rires). Ils font 120 kg, ils courent très, très vite. Ils ont des bras assez forts. C’est une belle équipe, de haut niveau. Ce n’est plus une somme d’individualités.