XV de France: où situer le record de victoires consécutives des Bleus dans l'histoire du rugby mondial ?

Ils assurent ne pas trop y penser. Que ce n’est pas le plus important. Que ce n’est qu’un chiffre et que l’essentiel est ailleurs, mais tout de même. En s’offrant l’Australie sur le fil samedi au Stade de France (30-29), sur une inspiration géniale signée Damian Penaud au bout du suspense, les Bleus n’ont pas seulement gonflé leur confiance et envoyé un message fort à la concurrence à moins d’un an du Mondial à domicile. Ils ont aussi fait tomber un vieux record. Celui du nombre de matchs victorieux consécutifs pour un XV de France, qui avait enchaîné dix succès entre 1931 et 1937, dont huit contre une faible équipe d'Allemagne. Un lointain passé, à une époque où le rugby bleu-blanc-rouge était boycotté par les grandes nations pour cause de violence et d’amateurisme au sein de son championnat. Rien à voir, donc, avec cette série de onze victoires réussie par la bande à Fabien Galthié.
Les All Blacks et les Anglais encore loin devant
"Oui, les chiffres sont là. A notre niveau, gagner des matchs, c'est notre mission. Les scénarios sont différents mais être en capacité de gagner onze matches consécutifs, ça nous rend très fiers, très heureux de ce que donnent les joueurs, s’est félicité le sélectionneur des Bleus, sans trop s’attarder non plus sur cette donnée statistique. On est encore une équipe jeune par rapport aux autres sélections. Ça nous encourage à continuer." Ça tombe bien, ses hommes auront l’occasion dès samedi prochain (21h), dans la chaude ambiance du Vélodrome de Marseille, de marquer un peu plus les esprits face à la seule nation majeure qu'ils n'ont pas encore affrontée et donc battue - depuis le début de l'ère Galthié entamée en 2020 : l'Afrique du Sud, championne du monde en titre. Cette tournée d’automne se terminera contre le Japon, le 20 novembre, à Toulouse. De quoi se rapprocher un peu plus du record mondial de 18 victoires d’affilée codétenu par la Nouvelle-Zélande et l'Angleterre ?
Entre août 2015 et novembre 2016, personne n’avait résisté aux All Blacks, qui avaient effacé des tablettes deux autres séries néo-zélandaises, celles de 2013-2014 et de 1965-1969, ainsi que les Springboks sud-africains de 1997-1998, qui s'étaient toutes arrêtées à 17 succès de rang. Les coéquipiers de Kieran Read avaient fini par céder face aux Irlandais de Johnny Sexton (40-29), en test match à Chicago. Un triomphe historique pour le XV du Trèfle, qui avait attendu 111 ans pour enfin battre la Nouvelle-Zélande. C’est aussi l’Irlande qui a mis fin à la folle série des Anglais l’année suivante. Après avoir égalé le record des Blacks en s’adjugeant le Tournoi des VI Nations, les hommes d’Eddie Jones n'avait pas pu aller au-delà de 18 victoires, la faute à une défaite à Dublin (13-9), sous la pluie, qui les avait en plus privés du Grand Chelem en 2017. Pour les Bleus, il y a donc deux rendez-vous à venir pour espérer atteindre les 13 succès de suite. Avant de se tourner vers le VI Nations et ses cinq matchs contre l’Italie, l’Irlande, l’Ecosse, l’Angleterre et le pays de Galles.
Pas besoin d’avoir passé un bac scientifique pour comprendre qu’il faudrait un sans-faute (et un nouveau Grand Chelem) pour voir le XV de France faire aussi bien que la Nouvelle-Zélande et l’Angleterre. Ce n’est pas tout. Pour aborder au mieux le Mondial, les Bleus disputeront ensuite quatre rencontres amicales : deux face à l’Ecosse (5 et 12 août), une face au Fidji (19 août) et à l’Australie (26 août). Dans un monde idéal, les partenaires d’Antoine Dupont pourraient avoir battu le record mondial avant d’attaquer la Coupe du monde le 8 septembre face aux All Blacks. Et pourquoi pas ?