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XV de France : une compo à risques ?

Noa Nakaitaci (XV de France)

Noa Nakaitaci (XV de France) - AFP

Tillous-Borde et Lopez maintenus à la charnière, Goujon et Nakaitaci lancés dans le grand bain, Bastareaud relégué sur le banc : Philippe Saint-André a surpris dans l’annonce de son XV pour le déplacement en Italie.

« Certains joueurs nous ont déçus par rapport à leur performance au pays de Galles, donc on les change. » Voilà comment le sélectionneur Philippe Saint-André a débuté sa conférence de presse pour justifier ses huit changements dans son XV de départ. Il avait annoncé du changement, mais on n’avait rien vu venir dimanche dernier lors de l’annonce du groupe des 30 pour la préparation du match face à l’Italie. Le sélectionneur du XV de France a attendu ce jeudi pour enfin mettre ses menaces à exécution. Avec huit changements, PSA a envoyé un signe fort à sept mois de la Coupe du monde. Rien n’est figé. Mais cette composition ne présente-t-elle pas quelques risques face à des Italiens contre lesquels les Bleus restent sur deux défaites à Rome (2011 et 2013) et qui viennent de s’imposer en Ecosse ?

Lopez sauve sa tête

C’est l’une des principales informations de ce XV de départ. Comme évoqué mercredi sur RMC Sport, Camille Lopez sera titulaire. Après un début de Tournoi raté par rapport à ses prestations convaincantes cet automne et ses échecs face aux poteaux qui ont coûté la victoire aux Bleus face au pays de Galles, on imaginait du changement à la charnière. Finalement, le seul changement est le renvoi de Rémi Talès pour positionner Jules Plisson sur le banc. Camille Lopez formera la charnière avec Sébastien Tillous-Borde qui profite de la blessure de Parra. Saint-André s’explique : « Il faut arrêter de dire que c’est la faute du demi d’ouverture dès que l’équipe de France perd. Lopez est un grand joueur. Je lui fais confiance 200% On a reconduit la charnière de novembre car ils ont des habitudes de jeu. » Mais si la France perd en Italie et en Angleterre, PSA pourra-t-il la maintenir ? Pas sûr…

Goujon et Nakaitaci au feu

Autre enseignement de cette composition pour le déplacement en Italie, Philippe Saint-André sanctionne enfin Damien Chouly, qui n’est que l’ombre de lui-même depuis le début du Tournoi. C’est Loann Goujon qui débutera et se verra offrir par la même occasion sa première titularisation en Bleu. Tout comme l’ailier Noa Nakaitaci, qui profite de la blessure de Sofiane Guitoune, et connaitra même sa première sélection. Mais n’est-ce pas un cadeau empoisonné dans un contexte si délicat d’une équipe de France en souffrance ? On se souvient qu’en 2011, le déplacement en Italie avait été le cimetière de joueurs plus expérimentés comme Chabal, Thion et Jauzion. Goujon et Nakaitaci ne devront pas se louper sous peine de voir le wagon Coupe du monde filer sans eux. Saint-André calme le jeu : « Goujon est avec nous depuis le début du Tournoi. A chaque fois qu’il est entré, il a donné satisfaction. Il est bien dans le groupe, il va nous apporter de la puissance. Quant à Nakaitaci, il connait tous nos systèmes. C’est un grand joueur de rugby. »

L’intrigue Bastareaud

L’une des autres surprises de l’annonce du XV de PSA, c’est le choix de positionner une fois de plus Mathieu Bastareaud sur le banc des remplaçants. Pourtant très bon lors de son entrée en jeu face au pays de Galles dès la première période pour suppléer Lamerat blessé, il avait été le meilleur sur le terrain. On pouvait penser que le sélectionneur s’appuie sur la paire Mermoz - Bastareaud qui brille au RCT. Raté. Saint-André semble privilégier la puissance de Bastareaud en impact-player, même si le Toulonnais ressentirait une petite gêne à la cuisse. Un détail qui pourrait expliquer sa non-titularisation.

Philippe Saint-André, comme certains joueurs, joue gros en Italie. Il a pris des risques. Seront-ils payants ? Dans le cas contraire, les critiques risquent de fuser… Mais le sélectionneur a annoncé la couleur : « Il ne faut pas vivre avec le passé. Il faut une révolte, sortir de la sinistrose et faire un grand match dimanche. » Place aux actes !

Maxime Raulin