XV de France : une tournée pas comme les autres

Philippe Saint-André - -
Les pieds à Marcoussis, la tête en Angleterre. Les 33 joueurs du XV de France qui prendront leurs quartiers ce vendredi dans l’Essonne ont été prévenus par Philippe Saint-André au cours de ces dernières semaines. Et le message sera certainement répété pendant trois jours, jusqu’à la réduction du groupe à 23 éléments dimanche. Pour les Bleus, cet automne 2012, ces trois tests-matchs contre l’Australie (10 novembre), l’Argentine (17 novembre) et les Samoa (24 novembre), sont déjà importants en vue de la Coupe du monde 2015. Car il s’agira pour les jeunes appelés et les plus rompus aux rudes joutes internationales d’afficher une compétitivité à la fois prometteuse pour le prochain Tournoi des VI Nations et sécurisante pour le tirage au sort de la Coupe du monde le 3 décembre.
« Il y a un enjeu majeur, explique ainsi Philippe Saint-André. On est 5e au ranking de l’IRB. Après ces tests de novembre, il y aura un tirage au sort des poules de la prochaine Coupe du monde le 3 décembre prochain à Londres. Ce serait bien si on pouvait faire le grand chelem et gagner une place sur ce ranking pour être tête de série. C’est l’objectif qu’on doit se donner pour le mois de novembre. On va tout faire pour y arriver. » Tout faire aussi pour que la nouvelle génération, symbolisée par le Toulousain Gaël Fickou (18 ans) et le Toulonnais Pierrick Gunther (23 ans), comprenne que des places se jouent pour les prochaines années. « On entre dans le sprint de 2015 » ne manque d’ailleurs pas de souligner le sélectionneur du XV de France.
Laporte : « Il faut gagner ! »
Privé sur blessure de Thierry Dusautoir, son capitaine, Philippe Saint-André doit réussir à faire coïncider l’impératif de résultats et la préparation de l’avenir. Une tâche qui s’annonce compliquée, même si au printemps, en Argentine, certains ont marqué des points (Maxime Machenaud, Brice Dulin). « Je trouve ça intéressant de lancer tous ces jeunes, confiait il y a quelques jours Bernard Laporte, l’ancien sélectionneur du XV de France, actuellement leader du Top 14 avec Toulon. Mais Il faut assurer le présent quand tu es sélectionneur. Tu as beau dire que tu prépares la Coupe du monde, il faut gagner des matchs. Il y a des sponsors, des médias et des supporters. Il faut gagner ! On ne lance pas des jeunes pour les lancer. C’est trop facile de dire que l’objectif, c’est la Coupe du monde. Il ne faut pas se cacher derrière ça. » En somme, il faudra penser à 2015 mais pas trop. Les 33 Bleus ont trois jours pour trouver l’équilibre.