
XV de France : vers un match Novès-Ibanez ?

Guy Novès - AFP
Ils ne sont pas candidats
Laurent Labit et Laurent Travers, les entraîneurs du Racing-Métro, ont officialisé jeudi en conférence de presse qu’ils ne seraient pas candidats à la succession de Philippe Saint-André au poste de sélectionneur de l’équipe de France. Et même s’ils étaient appelés par le prochain sélectionneur pour occuper un rôle d’adjoint, ils refuseraient également. La veille, c’est Gonzalo Quesada qui avait assuré qu’il ne se porterait pas candidat. Auparavant, Jacques Brunel, actuellement à la tête de l’Italie et sous contrat jusqu’en 2016, avait affirmé qu’il n’avait pas envoyé de courrier au siège de la Fédération.
On sait que Yannick Bru, dont le nom semblait prendre du galon ces dernières semaines, n’a pas non plus répondu à l’appel à candidature. L’actuel adjoint de PSA auprès des avants, dont l’heure n’est pas encore venue pour le poste ultime, ne serait pas contre poursuivre sa mission actuelle et amener les avants du XV de France a un rendement maximal. Mais rien ne presse à son sujet puisqu’il ne manque pas de propositions de clubs (un retour au Stade Toulousain se murmure). Enfin Fabien Pelous, actuel entraîneur de l’équipe de France des moins de 20 ans, a indiqué ce vendredi soir sur Canal+ Sport qu’il n’avait « pas envie du poste de sélectionneur pour le moment. »
Qui reste-t-il ?
Raphaël Ibanez ? A-t-il envoyé sa candidature ? Le mystère reste entier. Le manager de l’UBB n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet. Idem pour son président Laurent Marti. Mais il ne fait quasiment pas de doute que l’ancien talonneur aux 98 sélections s’est porté candidat.
Guy Novès ? Il avait déclaré en exclusivité sur RMC Sport : «Si on me le reproposait, je me reposerais la question. » Mais c’était avant l’appel à candidature. A-t-il candidaté ? En début de semaine, fait rare, Novès n’a souhaité s’exprimer que « sur le Stade Toulousain et le déplacement au Stade Français ». Donc aucune déclaration sur un éventuel appel à candidature. Selon son président René Bouscatel, la réponse est non : « On n’en a pas parlé. Et j’ose espérer que si c’était le cas, il serait venu me voir. Après, il sait très bien que s’il faisait ce choix, je le respecterais parce que nous avons des bonnes relations et que nous avons pleine confiance et pleine amitié. S’il ne fait pas ce choix, il y a aucun problème pour le club au contraire. » Et d’ajouter : « Qu’il soit le favori ne m’étonne pas, parce que c’est le meilleur. Je le sais depuis vingt-trois ans. Guy sait très bien, comme il y a quatre ans, qu’il y ait ou non candidature, c’est son choix. »
Pourtant, contrairement à 2011 où il avait refusé le poste, son intérêt est cette fois évident. Souvenez-vous, durant le Tournoi, il avait pris la défense du staff du XV de France. Un changement d’attitude surprenant alors que le manager du Stade Toulousain n’était pas le dernier à tirer à boulets rouge sur le staff de l’équipe de France et notamment un certain Marc Lièvremont. Fin février, il s’était posé en avocat de PSA en déclarant : « A force de dire que nous sommes perpétuellement inquiets, on rajoute de la pression. Ce sont les médias qui, finalement, scient la branche de l'équipe de France. Cela s'appelle du harcèlement. Vous savez qu'aujourd'hui le harcèlement est puni par la loi. » Sans oublier enfin qu’après 23 ans, son cycle à Toulouse n’est peut-être pas loin d’être terminé. Si des échanges ont eu lieu entre Novès et l’état-major de la Fédération, le manager de Toulouse aurait posé ses conditions. Il serait prêt à envoyer sa lettre de candidature seulement s’il a la certitude d’être nommé comme successeur de Philippe Saint-André. Car le multiple champion de France vivrait mal de se porter candidat et d’être éconduit.
Fabien Galthié ? Mardi, l’ancien demi de mêlée nous a assuré qu’il n’avait pas envoyé de lettre de candidature. Lui aussi vivrait mal d’être recalé après avoir fait acte de candidature. En revanche, selon nos informations, il ne serait pas contre un poste d’adjoint si on venait vers lui. Au final, en prenant un contre-pied avec son appel à candidature, la Fédération française de rugby s’est peut-être tirée une balle dans le pied. Le dernier recensement des lettres de candidature date d’il y a dix jours et les recommandés arrivés au siège de la FFR étaient au nombre de cinq, dont celui de Vincent Moscato, seul candidat officiellement déclaré à ce jour. L’appel à candidature n’a pas reçu l’effet escompté. Et si les Ibanez, Novès ou Galthié n’ont réellement pas envoyé de lettre, que va-t-il se passer ? René Bouscatel a sa petite idée : « Aujourd’hui, on dit qu’il y a un appel à candidature et qu’il faut candidater obligatoirement. Mais s’il n’y a personne qui candidate, la Fédération fera ce qu’elle voudra ! » Et on en reviendra au bon vieux principe du « fait du prince »…
Que va-t-il se passer après le 25 avril ?
Samedi, date limite de dépôt des candidatures, aucune réunion n’est programmée au CNR de Marcoussis pour « le comité de sages ». Ce vendredi, Pierre Camou s’est adressé au Comité directeur : « Moi seul relève les courriers de candidature (le président n’a pas donné le nombre ni les identités des candidats déclarés). Ils sont dans mon coffre-fort ». Un coffre-fort susceptible de se remplir encore un peu plus puisque la deadline est fixée samedi à 23h59. « Nous nous réunirons dans la semaine du lundi 4 mai à Marcoussis », nous a précisé Jo Maso, chargé de la communication à la FFR. Il sera alors temps de recevoir les différents candidats, ou pas. Puis de faire un choix. Maxime Raulin (avec LD et WT)