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"On est dans le très dur", le témoignage poignant du père de Mehdi Narjissi, un an après la disparition du jeune rugbyman en Afrique du Sud

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Présent en Afrique du Sud pour déposer une stèle à la mémoire de son fils Mehdi, disparu il y a un an lors d’une baignade en mer avec l’équipe de France de rugby U18, Jalil Narjissi a exprimé son émotion ce mercredi dans Apolline Matin sur RMC.

Une douleur éternelle et une cicatrice impossible à refermer. Un an après la disparition de Mehdi Narjissi, emporté par l’océan lors d’une baignade avec l’équipe de France U18 en Afrique du Sud, sa famille est toujours sous le choc. Ses parents, Jalil et Valérie, accompagnée de sa sœur Inès, ont fait le déplacement sur les lieux du drame ce mercredi pour y déposer une stèle commémorative. Il s’agit d’un banc avec une photo de Mehdi souriant ballon en main, installé au départ du sentier qui permet de descendre la centaine de marches de l’escalier menant à la plage de Dias Beach, située au Cap de Bonne Espérance. Un moment chargé d’émotion pour la famille de l’ancien demi de mêlée, mort à l’âge de 17 ans.

En marge de cet moment de recueillement, Jalil Narjissi, le père de Mehdi, a exprimé sa peine dans Apolline Matin sur RMC: "Comment on va? Comme depuis que Mehdi a disparu, il y a un an… on est dans le très dur. Il n’y a pas de mots… Comment vous voulez qu’on aille?" Le père de Mehdi Narjissi ne comprend toujours pas comment une baignade a pu être autorisé par le staff des Bleuets malgré la dangerosité de l’endroit. Et il en veut aux adultes présents ce jour-là: "Il y a des panneaux d’indication. C’est l’une des plages les plus dangereuses au monde. Ils étaient douze encadrants. Il y en a neuf qui cautionnent et qui sont présent durant la séance..."

"Une organisation catastrophique"

Un an après le drame, la famille Narjissi reste déterminée à ce que tous les responsables soient identifiés et sanctionnés. Y compris ceux qui n’étaient pas physiquement en Afrique du Sud l’été dernier. "On sait ce qui s’est passé: une organisation catastrophique de cette sélection", dénonce Jalil. "Des encadrants ont pris la décision, avec le coach, de cette mise à l’eau en organisant cette séance. On sait ce qui s’est passé. Aujourd’hui, la question, c’est surtout les responsabilités jusqu’au plus haut niveau."

Selon l'avocat de la famille, un rapport accablant a été réalisé par l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche. Suite à cela, deux cadres ont été mis en examen pour homicide involontaire sur personne mineur. Robin Ladauge, le préparateur physique de l’équipe à l’origine de la séance du bain de récupération sur la plage et Stéphane Cambos le manager des U18 en charge de la tournée en Afrique du Sud. Les deux hommes se rejettent la responsabilité. La famille Narjissi souhaiterait que la procédure soit élargie à la fédération française de rugby et son président Florian Grill, qu’elle juge responsable de la mauvaise préparation du stage. La FFR ne nie pas les défauts d’organisation mais d'après elle, ils sont à séparer du drame qui relève des responsabilités de l’encadrement. Samedi, Florian Grill se rendra sur la plage de Dias Berach accompagné des joueurs U18 pour un moment de recueillement.

Alexandre Jaquin avec JL