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Jugement mercredi pour Pierre Ménès, soupçonné d'agressions sexuelles

Pierre Ménès

Pierre Ménès - Icon Sport

Soupçonné d'agressions sexuelles, l'ancien chroniqueur de Canal+, Pierre Ménès, attend le rendu de son jugement mercredi au tribunal de Paris.

Le tribunal de Paris rend mercredi son jugement concernant Pierre Ménès, soupçonné d'agressions sexuelles en 2018 et 2021, qu'il conteste catégoriquement. Accusé par trois femmes, l'ex-chroniqueur star de Canal+ a nié ces accusations en bloc. Lors du procès le 8 mars, la procureure a requis huit mois de prison avec sursis et 6.000 euros d'amende pour des "comportements qui sont sur le plan pénal répréhensibles" et qui "correspondent à une sorte d'abus de notoriété, de pouvoir".

Trois accusations différentes

Le journaliste sportif de 59 ans est d'abord soupçonné d'attouchements le 18 juin 2018, dans un magasin Nike situé sur les Champs-Élysées, à Paris. Selon une vendeuse qui a porté plainte, à son arrivée ce jour-là, elle lui a proposé de l'aide pour choisir des chaussures. "J'en ai déjà 18 chez moi", "je viens pour la beauté des vendeuses", lui aurait-il répliqué, en lui caressant le dos "jusqu'aux fesses".

Une seconde vendeuse a expliqué qu'il lui avait "pris les mains" en "entrelaçant ses doigts", qu'il avait "collé sa poitrine à la (sienne)", puis désigné ses seins en disant: "C'est énorme". Elle a en outre indiqué qu'il était passé derrière elle "en se frottant", "le sexe contre (ses) fesses".

Pierre Ménès devait aussi s'expliquer sur d'autres soupçons à la mi-temps du match PSG-Nantes le 20 novembre 2021 au Parc des Princes. Une hôtesse d'accueil, qui n'a pas porté plainte, a signalé qu'elle s'occupait d'un client quand elle a senti qu'on lui touchait brièvement la poitrine et le ventre. "Restée figée", elle a expliqué avoir alors reconnu Pierre Ménès à quelques pas.

A l'audience, le prévenu a affirmé ne pas se souvenir "du tout" de la première vendeuse et, concernant la seconde, parlé d'une femme qui "fait quasiment (sa) taille. Elle était au rayon basket et pour rigoler j'ai fait un check comme font les basketteurs, torse contre torse". Il a invoqué ensuite la "géographie" du magasin Nike, disant être passé près d'elle sans intention sexuelle: "Objectivement, il n'y avait pas de place". Concernant l'affaire du Parc des Princes, il a dit être "tombé des nues" puis avoir "pensé à un coup monté". Des arguments de défense jugés assez légers.

Un rapport compromettant

L'ex-chroniqueur du 'Canal Football Club' a quitté l'entreprise le 1er juillet 2021, mettant fin à près de douze ans de collaboration, après un scandale lié à la diffusion du documentaire "Je suis une journaliste, je ne suis pas une salope". Ce documentaire de Marie Portolano traite du sexisme dans le milieu du journalisme sportif. A la suite de la diffusion de ce documentaire, la chaîne a décidé de mener une enquête en interne.

Sur les 47 personnes gravitant autour du 'Canal Football Club', 30 d’entre elles ont accepté de témoigner dans la confidentialité la plus totale. Le rapport le cite "vulgaire et provocateur envers les plus faibles". Des accusations découlant de ce documentaire font l'objet d'une enquête à Nanterre pour agressions sexuelles et harcèlement sexuel.

Par Elise Artigau avec AFP