La prise de position d'Eric Cantona, qui critique "le pouvoir très méprisant"

Son franc-parler n’a pas disparu. Bien au contraire. Invité par Sept à Huit (TF1) à s’exprimer sur l’actuelle contestation sociale en France, Eric Cantona a confié sa détestation de toute forme de mépris, notamment venant du pouvoir.
"Il y a longtemps que je n’ai plus envie de me bouffer la santé, et je n’ai plus envie de discuter autour d’un comptoiré, avance d’abord la légende de Manchester United et ancien international français (45 sélections. Avant de lâcher ses quatre vérités. "Je me dis: 'Mais est-ce qu’on ne me prend pas pour un imbécile ?' Que celui qui est un petit peu plus haut méprise celui qui est un petit peu plus bas, ça m’est insupportable."
"Le terrorisme économique est une forme de dictature"
"Je pense que, aujourd’hui, les politiques attendent que les manifestations et les grèves finissent, poursuit Eric Cantona. Aujourd’hui, ça n’a pas la force. Eux, ils sont au-dessus, très méprisants. Je le trouve (le pouvoir en place) très méprisant. Je le trouve très méprisant vis-à -vis du peuple. Je le trouve très manipulateur. Je parle de la France, je parle des Américains, je parle des Russes, je parle des Chinois… Et quand on réagit physiquement, on devient violent. Pour eux, c’est de la violence. Mais il y a la violence des mots, la violence du mépris. Le terrorisme économique est une forme de dictature."
Eric Cantona a toujours été très engagé sur les questions sociales. Récemment, il est notamment monté au créneau pour vivement critiquer David Beckham, qui avait fait la promotion du tourisme et de la culture au Qatar avant la Coupe du monde 2022. Une prise de position qu’il assume, comme toutes celles qu’il a eu depuis de nombreuses années.
"Non, je ne l’ai pas payé cher, a tranché Eric Cantona sur Sept à Huit à la question de savoir s’il estimait avoir parfois payé ses prises de position. Eux, ils l’ont payé cher, mais pas moi. Je suis le seul à pouvoir me juger et déjà c'est trop ! Déjà, que j’arrive à me juger, c’est déjà beaucoup." Du Cantona dans le texte.