Alpinisme: un Italien grimpe au sommet du Mont-Blanc et redescend en hélicoptère, grosse polémique dans les Alpes

Un alpiniste un juillet 2021, illustration - AFP
Bravo pour l'aller, un peu moins pour le retour. Un sportif italien a rallié en moins de 15 heures le sommet du Mont-Blanc depuis Gênes (Italie) en vélo puis à pied, avant de redescendre en hélicoptère, suscitant une polémique côté français.
Marcello Ugazio a battu de près de deux heures un précédent record sur ce parcours, roulant dans un premier temps plus de 300 km jusqu'au lac Combal au-dessus de Courmayeur, puis abandonnant son vélo pour faire cordée avec un guide et atteindre à pied le toit de l'Europe occidentale à 4.810 mètres d'altitude.
"La cime a été conquise peu avant 9h dimanche, soit 14 heures, 42 minutes et 14 secondes après le départ de Gênes", a-t-il raconté au journal La Stampa, précisant qu'il "songeait déjà depuis plusieurs années à cette tentative de record" et s'était entraîné à cette fin sur le Mont Rose et l'Etna.
"Les hurluberlus sont de retour"
Mais l'annonce de son exploit a été mal accueillie côté français où le maire de la commune de Saint-Gervais Jean-Marc Peillex a fustigé sa décision de redescendre en hélicoptère. "Les hurluberlus sont de retour", s'est-il indigné. Marcello Ugazio fera l'objet d'une "plainte pour non-respect de la réglementation du site classé du Mont-Blanc et des dispositions de l'APHN (arrêté de protection des habitats naturels)", ajoute-t-il dans un communiqué.
"Le Mont-Blanc n'est ni un stade ni un aéroport", a renchéri l'ONG de défense de l'environnement Mountain Wilderness. "Quand va-t-on enfin préserver ce sommet d'une marchandisation excessive et nuisible?", s'exaspère l'organisation, appelant à une "véritable politique de limitations des survols sur l'ensemble du massif du Mont-Blanc, en France sur l'intégralité du site classé et non pas seulement autour du sommet, mais également de manière coordonnée en Suisse et en Italie".