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Annecy et les Jeux, c’est fini ?

Denis Masseglia

Denis Masseglia - -

Le départ d’Edgar Grospiron est un coup de massue pour la candidature annecienne à l’organisation des Jeux olympiques d’hiver en 2018. A sept mois de la désignation par le CIO, difficile de croire encore à la victoire.

Il y a encore quelques jours, il tirait la sonnette d’alarme, réclamant une rallonge de 12 millions d’euros dans le budget. Ce dimanche, Edgar Grospiron, jusqu’alors directeur général de la candidature, a dit « stop ». Il quitte le navire annecien, déçu par le manque de moyens mis à sa disposition. A l’issue d’une réunion de crise, le Conseil de surveillance ne lui a accordé que deux millions d’euros. Insuffisant (voir par ailleurs).

Dans les rangs du Conseil de surveillance, c’est la douche froide. Personne ne s’attendait à ce départ précipité. Et personne ne sait non plus comment réagir. « Comment voulez-vous qu'on ait une stratégie aujourd’hui à partir du moment où on apprend la décision d'Edgar, s’interroge Denis Masseglia, passablement énervé. Il faut nous laisser du temps. La seule décision qu'on pouvait prendre, c'était de continuer. »

Presque un aveu d’impuissance de la part du président du CNOSF. « On fera comme on peut, au mieux, ajoute-t-il. Il reste encore sept mois. On va faire en sorte que le dossier soit le meilleur possible. Je sais qu'on est en difficulté, mais le propre de ce type d'engagement, c'est d'aller jusqu'au bout et d'y croire. »

A mots couverts, certains comprennent sa décision

Christian Monteil, le président du Conseil de surveillance de la candidature et du Conseil général de Haute-Savoie, manie lui aussi un drôle optimisme. « C’est un moment d’émotion et de réflexion, admet-il, mais ce n’est pas un coup d’arrêt. Nous avons la solide et ferme intention de poursuivre la candidature. Quant à Edgar, il reste près de nous sans qu’il y ait eu de rupture. »

Pourtant, pas sûr que le champion olympique 1992 ait réellement un rôle à jouer dans la suite des évènements. Parmi les membres du Conseil de surveillance, certains ont très mal pris sa décision. Mais le pire, en réalité, c’est qu’à mots couverts, d’autres la comprennent sans problème…

« On a déjà commencé à prospecter pour le remplacer », confiait Henri Monteil dimanche soir. Un nouveau directeur général devrait être nommé dans les prochains jours, ainsi qu’une personne en charge des relations internationales. A sept mois de la désignation de la ville-hôte des Jeux d’hiver de 2018 par le CIO, la candidature annecienne s’offre une crise qui pourrait la condamner. Face aux candidatures de Pyeongchang (Corée du Sud) et Munich (Allemagne), aux moyens humains et financiers beaucoup plus conséquents, la bataille semble déjà perdue.

Clément Zampa (avec G.Q. et S.O.)