
Aubert, une spécialiste laborieuse et sûre d’elle

Sur un nuage en ce moment, la Française peut ambitionner la Coupe du monde de slalom et l'or olympique. - -
Une technique à maturité
A 27 ans, Sandrine Aubert déroule un ski si fluide qu’il en paraît presque sans effort. « C’est une excellente glisseuse, avec un toucher de neige de grande qualité, explique Christel Pascal, vice-championne du monde du slalom en 2001. Mais il ne faut pas s’y tromper, c’est une laborieuse, qui a énormément travaillé pour obtenir cette qualité de ski. » « Un ski équilibré, de précision, qui lui permet de raccourcir les appuis au niveau du piquet et de perdre le minimum de temps, complète Sébastien Amiez, vainqueur du globe de cristal de la spécialité en 1996. Techniquement, elle est vraiment au-dessus des autres en ce moment. » A cela s’ajoute une faculté à s’adapter à tous les terrains. « Même sur des pistes dégradées comme celle de la deuxième manche à Zagreb, on la voit sûre d’elle, en confiance et toujours aussi posée, ajoute Amiez. C’est la marque des grandes. »
Un physique préservé
Sandrine Aubert n’est pas une stakhanoviste des pistes. En dehors du slalom, la Française ne s’aventure que sur des super-combinés aux descentes pas trop vertigineuses. Elle enchaîne moins les courses que les candidates à la Coupe du monde générale. Conserver sa fraîcheur physique ne lui pose donc pas trop de problèmes. Sa position de leader, à trois slaloms du verdict, ne devrait pas l’inciter à multiplier les sorties périlleuses. « Elle serait loin d’être ridicule au départ d’un géant, pense Christel Pascal. Mais il faut la préserver en évitant de la faire courir à droite et à gauche. Ce serait dommage d’enrayer cette belle machine avec une blessure bête. »
Un mental en acier
Longtemps, Sandrine Aubert a entendu ses entraîneurs lui répéter qu’elle avait le ski pour se frayer un chemin parmi les meilleures. Ne lui manquait que ce déclic mental intervenu en mars dernier. Après des Mondiaux ratés à Val d’Isère, la skieuse des 2 Alpes enlève ses deux premiers succès de Coupe du monde, à Ofterschwang et Are. Un nouveau cap a été franchi cet hiver. Victorieuse dimanche à Zagreb, elle a revêtu le dossard rouge de leader et gagné un statut de meilleure chance française de médaille aux JO de Vancouver, le mois prochain. De quoi alourdir ses spatules ? Au contraire estime son compagnon et entraîneur Samuel Tissot : « Elle n'est jamais si forte que dans cette position. Moi je pense que les Jeux seront plus une course capable de la libérer qu'autre chose. Elle va essayer de skier à 120% je pense que ça la fait vibrer et la rend plus forte. » L’homogénéité de l’équipe de France, dont sept skieurs différents ont conquis un podium cette saison, devrait alléger encore cette pression à laquelle elle semble actuellement imperméable.