Biathlon: "confiance", "offensifs' et "alchimie", comment les Bleus ont retrouvé les sommets avant le Grand Bornand

D'une saison 2023-2024 cauchemar, les Bleus sont passés à une entame de rêve avec notamment deux victoires marquantes sur les deux premiers relais masculins de la saison face à la Norvège. "Il y a des années où ça paraît magique et tout s'enchaîne alors que l'année d'avant ça paraît catastrophique", pose Eric Perrot. "Mais finalement le niveau n'est pas loin d'être le même. Physiquement on est toujours aussi prêt. C'est juste que mentalement on est dans une autre dynamique, plus offensive, avec un peu plus de confiance."
L'hiver dernier, alors que les filles flambaient, les garçons ont dû attendre les championnats du monde de Nove Mesto pour voir enfin l'un des leur monter sur un podium individuel avec la médaille de bronze de Quentin Fillon-Maillet sur la mass start. Une confiance de retour que Simon Fourcade, l'entraîneur, date de "la fin de saison dernière". A tour de rôle, Emilien Jacquelin (trois podiums) et Eric Perrot, qui a signé la première victoire de sa carrière à Soldier Hollow le 9 mars, ont permis aux Bleus de relever la tête.
"La confiance acquise a permis d'être un peu plus sereins sur la préparation", assure Fourcade. Arrivé sur les braises du départ mouvementé de Vincent Vittoz et Patrick Favre, Simon Fourcade et son binôme entraîneur du tir, Jean-Pierre Amat, ont passé une première saison à faire le dos rond et à prendre en main ce groupe. "On a aussi appris avec Jean-Pierre des erreurs que l'on a pu faire l'année passée et pour se projeter de manière plus offensive sur le début de saison. Ça nous a permis de débuter la saison de manière un peu plus sereine. C'est dur de dire que l'on s'attendait à d'aussi bons résultats dès le début mais il y a une alchimie sympa qui s'est créée et qui fait qu'on arrive à surfer sur la vague et on va essayer de le faire le plus longtemps possible."
Les Bleus n'ont plus peur des Norvégiens
Troisième du classement général de la Coupe du monde avant ce sprint du Grand Bornand, Emilien Jacquelin évoque "une préparation qui a été un peu plus traditionnelle, des choix persos qui payent." Et lui aussi insiste. "C'est un peu plus de confiance et de volonté de réussir. Depuis le début de saison, on a des échanges dans le groupe, on sent cette réelle volonté de réussir et il y a plus cette peur des Norvégiens. L'an dernier dès le début de saison on regardait les temps skis, on se disait mais comment ça se fait? Ils finissent tous très fort, nous on n'y arrive pas." Et Eric Perrot, juste derrière Jacquelin au classement général, de poursuivre. "C'est tout bête mais l'année dernière on ne se voyait même pas gagner un relais, ça paraissait impensable. Cette année on se dit en fait que oui c'est pour nous, on va le faire. Mentalement, on sait que c'est possible donc on arrive en tant que guerrier, offensifs et on a peur de rien. Finalement, je pense que c'est des petits détails comme ça qui font que on est capable d'exprimer notre meilleur potentiel physique. Alors que l'année avant, on avait le même potentiel physique, mais on n'arrivait pas à l'exprimer."
Des Bleus au mental retrouvé, et avec un matériel et une glisse de pointe. "Je pense aussi que les techniciens font un super boulot", salue Emilien Jacquelin. "Ça nous permet vraiment de rivaliser avec les Norvégiens. Il y a plein de petits éléments qui font qu'aujourd'hui on est vraiment capables de rivaliser. Mais je pense que l'état d'esprit aussi est pour quelque chose."
Jean Pierre Amat observe au quotidien '"ce groupe qui vit très bien ensemble. Un petit détail par exemple qui peut paraître futile, mais à table le midi les garçons se font une table garçon. Ils ont besoin d'être ensemble, ça rigole bien et ils ont une ambition collective."
Une volonté commune et "un très beau groupe", dixit Eric Perrot. "Un groupe qui a très envie de performer et l'envie est super importante."