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Biathlon:la satisfaction de Braisaz-Bouchet après son premier podium individuel post-maternité

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Troisième du sprint à Hochfilzen ce vendredi avec un 9/10, Justine Braisaz-Bouchet ramène son premier podium individuel depuis son retour à la compétition après sa pause maternité.

Justine, qu'est-ce qui était différent par rapport à Östersund sur la première étape où les résultats n'étaient pas au rendez-vous? 

J'étais très focalisée sur moi et je me suis assez vite aperçue que les jambes répondaient bien et qu'au tir j'avais des ambitions. Et le résultat a très vite pris le pas sur moi, avec tout le stress que ça engendre. Et je me suis laissée prendre par les enjeux du résultat, à surjouer ou des fois sous-jouer mon tir et c'est sur le pas de tir que ça s'est passé. Je n'ai pas de regrets sur la première quinzaine à Östersund. J'apprends tous les jours, je donne mon meilleur et l'important c'est de réaliser le travail que ce soit sur la piste ou au pas de tir, avec le bon état d'esprit. J'apprends à me connaître et à performer avec mes capacités.

Vous êtes sur la bonne voie au niveau du tir ?

Oui, je suis sur la bonne voie. Et plus que des résultats, il faut accepter parfois de mettre des balles dehors. C'est une pression énorme que je me mets sur le pas de tir pour répondre à des ambitions de résultat et je pense que des fois je prends un peu le problème à l'envers. Je me connais, je pense que je suis capable de faire du beau biathlon et à me détacher du résultat. En tout cas, c'est comme ça que je veux revenir. J'ai encore cette fragilité dans mon état d'esprit et mon approche des compétitions. C'est mon talon d'Achille aujourd'hui. Je suis très contente de ce podium, j'en profite énormément. C'est très inspirant et j'espère que ça va guider mes prochaines journées sur le stade.

Est-ce que physiquement vous êtes différentes depuis le retour de maternité ? Plus forte ?

Je me sens plus relâchée sur la piste. Je ne me dirais pas plus forte, mais je prends plus de plaisir, j'ai plus le contrôle sur moi. J'ai encore besoin de courses et j'espère monter en puissance et être capable de bien récupérer. Mais c'est vraiment l'état d'esprit qui a évolué avec cette maternité et avec ce retour. Ma relation avec la compétition. Et ça je le sens, ce n'est pas une promesse dans le futur c'est quelque chose qui est puissant. J'apprécie vraiment faire des courses de biathlon. J'essaye de vivre le moment.

Est-ce que le fait d'avoir fait ce podium est un soulagement?

Non je ne me vis pas comme ça. Ça va peut-être paraître peu humble, mais je me sentais capable de le faire. Parce que je pense qu'on a une équipe qui a un très gros niveau. Mes coéquipières sont des excellents points de repère. D'ailleurs, Lou (Jeanmonnot) l'a prouvé et pas seulement il y a eu des bons résultats d'ensemble sur Östersund qui étaient très corrects. Donc je m'en sentais capable. On a une équipe forte et ça m'a permis d'être rassurée sur ce début de saison. Maintenant c'est juste ma capacité à dealer avec l'enjeu du jour et l'envie de répondre à mes ambitions de résultats. Parce qu'il y en a c'est sûr.

Vous avez porté le dossard jaune vous aussi. Est-ce que vous auriez des conseils à donner à Lou?

Non pas trop, parce que mon expérience a été très courte avec ce dossard jaune et je n'ai pas su le gérer. Parce que justement ça peut être un poids. Mais avec le recul, aujourd'hui je lui dirais de rester la biathlète qu'elle est, peu importe le maillot. Elle a toutes les qualités pour se faire plaisir et être une grande biathlète.

Propos recueillis par Julien Richard