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Fourcade, c’est aussi Mister France !

Martin Fourcade

Martin Fourcade - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

Désormais, c’est une certitude : Martin Fourcade est le plus grand biathlète français de l’histoire. Auréolé du titre olympique et de cinq couronnes mondiales, le Catalan a raflé tout ce qu’il était possible de gagner. A 25 ans seulement.

Raphaël Poirée l’avait vu venir. Avant même l’entrée en lice de son cadet, samedi, dans l’épreuve du sprint, celui qui faisait jusqu’à présent figure de plus grand biathlète français de l’histoire avait planté le décor : le meilleur, c’est bien Martin Fourcade. Ce n’était ni une politesse, ni un compliment policé histoire de faire bien devant les caméras. Non, le monument du biathlon avait simplement eu le nez creux.

Pourtant, sur le papier, c’était loin d’être gagné de débouler de son piédestal celui qui a exercé son pouvoir de 1999 à 2007, glanant 8 titres mondiaux, 4 gros Globes de cristal, 10 petits, 44 manches de Coupe du monde. Sans parler des dizaines de métaux moins lourds qu’il possède à son tableau de chasse. Mais voilà, il lui manquait l’essentiel : l’or olympique. Celui qui propulse un homme dans une autre dimension et impose un statut d’éternel.

« Et ce n'est pas fini... »

Ce lundi soir, c’est Martin Fourcade qui vient d’accéder à cet étage supérieur qui l’élève au-dessus de la mêlée, lui qui avait déjà dans sa besace cinq titres mondiaux, 2 gros Globes de cristal, 27 succès en Coupe du monde et une médaille d’argent olympique. « C’est incroyable ce qu’il vient de réaliser, confie Raphaël Poirée. On a vu dès le début qu’il était super fort. Il est revenu tout de suite sur Ole Einar (Bjoerndalen, ndlr). Il était bien, il a sorti un ski facile. Ce soir, il était vraiment incroyable. Ce qui me bluffe, c’est la capacité qu’il a eue à rebondir après sa contre-performance de samedi. Il était déçu après la première course, il a su rebondir. C’est souvent là, où il est plus fort. »

Champion olympique du sprint en 2010 (comme Vincent Defrasne en poursuite en 2006), Vincent Jay avait flairé le gros coup. Depuis le début de la compétition, il ne cessait de clamer que le cadet des Fourcade serait au rendez-vous. Et qu’il accèderait tout naturellement au Panthéon du biathlon tricolore. « Ca y est, on a vu le Martin qu’on a l’habitude de voir depuis trois ans sur toutes les manches de Coupe du monde, se félicite le membre de la Dream Team. Aujourd’hui, c’était le vrai, le meilleur ! Mais moi, il y a quelque chose d’intéressant que je remarque, c’est quand il dit que ce n’est pas fini. Il vient de décrocher son premier or olympique. Maintenant qu’il est libéré, ce n’est pas fini. » Histoire de placer la barre très très haut. Et de se réserver une place d’intouchable pour un bon paquet d’années.

G.Mathieu (avec GQ) à Sotchi