Jay : « Je ne suis pas inquiet »

Vincent Jay, champion olympique en 2010, a pris ce dimanche la décision d’arrêter sa carrière. Invité de l’Intégrale Sport sur RMC, il a expliqué sa décision. Il quitte le biathlon avec un certain pincement au cœur mais sans regret.

Vincent, pourquoi avez-vous décidé de mettre un terme à votre carrière à 27 ans ?

Je suis encore jeune mais les résultats ne sont pas ceux escomptés depuis un an et demi, deux ans. Et mes temps de ski progressaient faiblement. C’est une décision mûrement réfléchie, l’encadrement était au courant. Je m’étais laissé la possibilité d’aller jusqu’au Jeux Olympiques de Sotchi si les résultats étaient bons mais ça n’a pas été le cas. Je voulais aussi terminer ici à Hochfilzen, où j’ai marqué mes premiers points en Coupe du monde. J’y ai toujours fait de bons résultats et un relais était programmé, j’avais donc à cœur de partager mon dernier dossard avec mes potes de l’équipe de France. Je passe 250 jours par an avec les mêmes personnes. Je voulais leur faire un dernier clin d’œil, ils me l’ont bien rendu en terminant 2e.

Certains sportifs ont du mal à prendre leur retraite, vous avez préféré partir au top plutôt que sentir la régression…

Oui, c’est vrai. On voit des sportifs continuer mais chacun est différent, chacun le vit à sa manière. C’est mon choix, c’est une décision pas facile parce que ce sont 14 ans de ma vie qui se tournent aujourd’hui. C’est forcément beaucoup d’émotion, une page qui se tourne, un chapitre de ma vie qui s’arrête. Mais j’ai encore de nombreuses pages et de nombreux chapitres à écrire donc je ne suis pas inquiet.

Allez-vous rester proche des skis et des carabines ? Quel va être votre avenir ?

Ça fait 14 ans que je suis dedans. Du ski de fond, j’en ferai toujours. Du tir, un peu moins. Je serai toujours devant ma télévision pour encourager mes amis et j’irai les voir lors de la Coupe du monde de biathlon organisée en France l’année prochaine. Pour ce qui est de la reconversion, j’ai eu beaucoup de propositions de travail de mes sponsors. Je vais aller les voir pour en discuter plus sérieusement.

Quel sera votre sentiment au moment de vous retrouver seul et de voir vos amis partir sur les compétitions ?

Ça sera beaucoup d’émotion. Il y en a déjà eu hier soir (samedi soir) lors de la réunion de course quand j’ai annoncé ma décision. Mes amis de l’équipe de France n’étaient pas au courant contrairement à l’encadrement, mes partenaires et ma famille. Il y a eu des larmes et des mots. Ça a été très touchant.