M. Fourcade : « Des Mondiaux merveilleux »

Martin Fourcade était bien intouchable à Ruhpolding. Le Catalan a remporté ce dimanche sur la mass-start (15km) sa troisième médaille d’or individuelle mondiale, égalant le record de Poirée et Bjoerndalen. Enorme !

Martin, que ressentez-vous après cette troisième médaille d’or en moins d’une semaine ?

J’étais très énervé après ma prestation du relais. Je ne vais pas donner de l’or à Alexis, Jean-Guillaume et Simon mais je vais le donner au reste de l’équipe. Réaliser le triplé ici à Ruhpolding, c’est beaucoup de fierté et d’émotion. Ce sont des championnats du monde merveilleux qui s’achèvent. Maintenant, je suis focalisé sur la suite de la saison et la dernière étape de la Coupe du monde à Khanty-Mansiysk (Russie), avec une formidable bataille pour le globe de cristal. 

C’est la réaction du champion que tout le monde attendait…

J’avais entendu parler de réaction d’orgueil dans les médias. Je crois qu’aujourd’hui, je l’ai montré. J’étais énervé et je n’ai laissé de la chance à personne. Je voulais vraiment gagner. J’avais le regard noir et j’étais énervé contre moi-même. C’est encore plus plaisant de gagner dans ce genre de contexte car ça donne plus d’émotion.

« Maintenant, je veux le gâteau »

Avez-vous conscience de l’exploit que vous avez réalisé durant ces Mondiaux de Ruhpolding ?

Trois médailles d'or sur des Mondiaux, je ne connais que « Raph’ » (Poirée) et Bjoerndalen qui l'ont fait. Je ne me suis jamais battu pour entrer dans le livre des records. Mais je me rends compte que ce que j’ai fait aujourd’hui, il n’y en a pas beaucoup qui le feront. C’est sûr que je suis fier de ça mais j’essaye de garder les pieds sur terre. Je veux profiter du moment car c’est une fierté énorme. C’est beaucoup de récompense pour tous les gens qui m’accompagnent et me suivent. 

Vous avez frappé un gros coup dans la course au globe de cristal en prenant une bonne avance sur votre dauphin Svendsen…

J’ai déjà eu la cerise, maintenant je veux le gâteau ! Le globe de cristal a toujours été mon objectif principal. Depuis le début de saison, je suis focalisé dessus. C’est plus qu’une cerise sur le gâteau, c’est un rêve qui peut devenir réalité le week-end prochain. Une grosse part de ma saison se joue la semaine prochaine. J’ai un peu d’avance mais en biathlon tout est toujours possible. Ça va être difficile de gagner. Je vais me battre jusqu’au bout pour rentrer avec le dossard jaune sur les épaules. 

Le titre de l'encadré ici

La France, meilleure nation des Mondiaux |||

L’année dernière, l’équipe de France de biathlon était repartie des championnats du monde de Khanty-Mansiysk (Russie) avec quatre médailles. Elle quitte Ruhpolding avec huit breloques autour du cou, le double. Et pourtant, les Bleus terminent ces Mondiaux à la… deuxième place au tableau des médailles derrière la Norvège, la faute à un nombre plus faible de médailles d’or (4 contre 3 pour la France). Pas de quoi gâcher la fête pour autant. Avec ses huit podiums, le biathlon tricolore présente le meilleur bilan de la compétition. Il écrase également son record historique de six médailles. « La France a prouvé qu’elle était l’une des meilleures nations du monde, malgré la très grande concurrence. Ce n’est pas pour flatter nos égos mais nous faisons partie des meilleurs biathlètes au monde », se réjouit le triple champion du monde Martin Fourcade. Avec trois médailles d’or décrochées par l’intouchable Catalan, et cinq d’argent obtenues par Simon Fourcade, Marie-Laure Brunet et les deux relais, féminin et masculin, les Bleus n’avaient jamais connu une telle razzia. « Nos athlètes étaient à leur meilleure forme de la saison. On est la meilleure nation au monde… Sur ces Mondiaux en tout cas », confirme Stéphane Bouthiaux, entraîneur de l’équipe de France masculine. Malgré ses quelques centaines de licenciés seulement, le biathlon français est entré dans une nouvelle ère. D’excellent augure à deux ans des Jeux Olympiques de Sotchi 2014.