M. Fourcade : « Le Grand Chelem est réalisable »

Martin Fourcade - -
Martin, vous avez décroché un deuxième titre mondial en deux jours, le troisième de votre carrière. Le moment doit être fort ?
Ce qui est fort pour moi, c’est de conserver le titre de la poursuite acquis l’année dernière. Ça n’a pas dû arriver souvent. C’était mon titre et je ne voulais le donner à personne. Je le ramène en France encore un an. En espérant encore le garder la saison prochaine. Hier (samedi), j’étais un peu stressé avant le sprint. Alors qu’aujourd’hui, j’étais bien libéré. J’étais serein et confiant sur ma forme actuelle.
Comment analysez-vous cette poursuite ?
C’était une belle course. Je suis très content de moi sur les skis mais encore une fois il faut que je rectifie mon tir. Il faut que je m’améliore avant l’individuel. On a un jour de repos demain, je vais donc en profiter pour savourer et pour me reposer car ça commence à tirer un peu dans les jambes.
Malgré votre large avance, vous vous êtes fait peur jusqu’au bout de la course…
Je savais que j’avais le droit à un tour de pénalité au dernier tir. J’en fais deux. (Rires) C’est la logique implacable du biathlon. Je ne suis pas heureux du dernier tir mais je suis content qu’il me permette de gagner. Je me sentais serein et fort sur les skis dans le dernier tour. Je n’étais pas trop fatigué. En sortant du pas de tir, je savais que je pouvais l’emporter. Je me suis reposé un peu derrière Bergman avant de tout donner pour le battre.
« Dans l’histoire du biathlon français »
Vous faites le doublé sprint-poursuite, une performance que Raphaël Poirée n’a pas réussi à réaliser…
C’est vrai que Raphaël Poirée ne l’avait pas fait. Il faut un peu de réussite pour réaliser ce doublé. Je suis vraiment très content de moi. Je rentre un peu dans l’histoire du biathlon français. Mais comme je le dis souvent, ce n’est pas mon but ultime. Je profite de ce qu’il m’arrive sans forcément glorifier mon palmarès et mes récompenses.
Martin Fourcade est-il intouchable ?
(Rires) On pourrait faire toute la filmographie française mais j’espère qu’on ne va pas sortir les petits mouchoirs avant la fin des championnats du monde.
Pensez-vous au Grand Chelem avec l’individuel mardi et la mass start dimanche ?
Je sais que c’est réalisable. Je sais que j’en ai les capacités. Mais je ne veux pas y penser. Ça serait manquer de respect à mes adversaires. Je ne veux pas de haut ces Mondiaux. En biathlon, quand on ne se remet pas en question, on prend un retour en pleine figure. Je n’ai pas envie que ça m’arrive.