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M. Fourcade peut (encore) mieux faire

Martin Fourcade

Martin Fourcade - -

Déjà double médaillé d’or aux Mondiaux de Ruhpolding, en Allemagne, Martin Fourcade visera un nouveau titre ce mardi en individuel (20 km). Et sa marge de progression encore conséquente l’autorise à rêver d’un avenir rayonnant.

La salle des fêtes connait quelques problèmes de disponibilité. A La Llagonne, dans les Pyrénées-Orientales, à une dizaine de kilomètres de Font-Romeu, le maire la convertit en cinéma dès que les Fourcade tiennent le haut de l’affiche. L’édile, père de Martin et Simon, apporte l’écran géant. Et depuis vendredi dernier, une ovation accompagne la fin du film. Samedi, aux Mondiaux de Ruhpolding (Allemagne), c’était « The Artist ». Dimanche, c’était « Intouchable ». Deux courses (sprint et poursuite), deux médailles d’or pour Martin Fourcade. A 23 ans, le Catalan écœure autant ses adversaires qu’il enrichit son palmarès.

Déjà triple champion du monde, médaillé d’argent aux JO et solide leader de la Coupe du monde, il aura encore deux occasions de monter sur la plus haute marche lors de l’individuel (20km), ce mardi (15h15), et sur la mass start (15 km), dimanche (13h30). « Le Grand Chelem est réalisable », disait-il après sa victoire en poursuite. Il n’est pas le seul à y croire, à La Llagonne ou à Ruhpolding. « C’est un grand du biathlon, savoure son frère ainé, Simon. Je ne dis pas qu’il est intouchable mais il survole son truc. S’il reste bien concentré, ça donnera quelque chose de bien. » « Il a un mental de fer et un physique hors normes, renchérit Fabien Saguez, le DTN du ski français. Mais c’est encore un produit perfectible. » Perfectible dans l’une des deux composantes du biathlon : le tir.

« S’il peut s’en coller une troisième, il ne se gênera pas »

Excellent fondeur, « il va encore progresser pendant deux ou trois ans, jure Stéphane Bouthiaux, son entraîneur en ski. Il sera à même d’aller encore un peu plus vite, plus régulièrement. Sur le tir, il est encore loin d’être parfait. Là, il a une sacrée marge. » Si ses adversaires en ont conscience, les années à venir peuvent les inquiéter. « Il a moins de feeling sur le tir couché, explique Siegfried Mazet, son entraîneur en tir. Il doit se battre un peu plus derrière la carabine pour faire des 5/5. Là, il est sur un nuage. Ce qui vient, c’est du bonus. Mais s’il peut s’en coller une troisième, il ne se gênera pas et il en est capable. J’aimerais simplement qu’il aille chercher un 19 voire un 20/20 dans un grand championnat. » Pourquoi ? « Pour préparer des échéances comme les Jeux (Sotchi, 2014) ou les prochains Mondiaux (Nové Město, 2013) et pour montrer que c’est lui le patron. » L’histoire ne fait que commencer…