JO : à la découverte des barjots du short-track

Thibaut Fauconnet, Maxime Chataignier et Sébastien Lepape - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE
« Mon plat préféré : les calamars. J’aime jouer au bilboquet. J’ai une passion folle pour la taxidermie. Je joue de la cornemuse et je mets des bigoudis, comme vous pouvez le voir avec ma mèche ! » Maxime Châtaignier semble fier de son effet. Il a réussi à placer des mots incongrus en pleine conférence de presse à Sotchi ! Une liste de mots improbable qu’il devait prononcer devant la presse française. Thibaut Fauconnet, lui aussi dans la confidence et leader du short-track français, acquiesce : Maxime le rouquin a gagné le concours du jour !
Blagues potaches ou véritables mises en scène, ces forçats de la glace sont de vrais boute-en-train et ils assument. « Ce n’est pas triste et encore à Sotchi, il en manque deux. On aurait dû être cinq en Russie » lâche Fauconnet dans un sourire qui en dit long sur la capacité à provoquer des barres de rires. A Font-Romeu, l’appartement commun de ces apprentis comiques ressemble à leur mode de fonctionnement. « On a créé un parc à grenouilles. On a ramassé des têtards et on les a fait grandir. Bon le truc, c’est qu’ils ont pris un coup de chaud cet été et ils sont morts ! Mais… on a toujours le parc ! » annonce un Fauconnet hilare.
Une surprise sur le podium ?
De l’extérieur, cette décontraction apparente voire permanente peut surprendre. « Ils sont fous, mais ils sont gentils. J’ai l’habitude » sourit Véronique Pierron, seule fille engagée à Sotchi, qui partage ces moments légers avec les garçons. Mais dès qu’il s’agit de travailler et de patiner, finit de rire. « C’est une carapace et ça nous sert d’être soudé comme cela dans l’équipe. On reste un sport individuel et on doit être fort mentalement pour mettre tout cela de côté une fois sur la piste. Mais on veut cette image de gens sympas ! » rappelle Châtaignier.
Dédramatiser pour mieux performer sur la glace, crédo de sportifs qui ont gardé l’âme du collégien au fond de la classe, collé au chauffage. Un cas unique en équipe de France ? « Je suis Jean Moulin ! Je ne balance pas les noms des copains » lance Fauconnet, leader de la répartie. Restent les projets olympiques et les espoirs de médailles. « Y a moyen de faire quelque chose sur le podium… Vous verrez bien la surprise le moment venu », propose Thibaut le déconneur. Selon les derniers délires, un costume ou du maquillage pourrait tenir la cote !
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|||Difficile de se comprendre entre Français et Sud-Coréens
Depuis l’été 2010, l’équipe de France de short-track est entrainée par un duo de Sud-Coréens : Daeil Séo et Hangmen Cho. « Des références » selon Didier Gailhaguet, le président de la FFSG. Discrets, voire muets en raison de la barrière de la langue, certains s’interrogent sur le mode de communication entre athlètes français et staffs asiatiques. « Tout doit être parfait. C’est très technique donc vous imaginez quand il faut échanger, ni en français pour eux, ni en coréen pour nous ! Honnêtement, je ne sais pas s’il nous font progresser ou si c’est juste parce qu’on a quatre ans d’entraînement dans les jambes en plus » s’interroge le Havrais Sébastien Lepape, pour ses premiers JO. Gêné en conférence de presse, Xavier Sendra, le DTN des sports de glace, a encouragé les journalistes présents « à leur poser des questions car ils parlent anglais ». Au premier rang, le duo coréen a… souri !