JO : La sensation Trespeuch

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On attendait Déborah Antonioz, bronzée à Vancouver, et surtout Nelly Moenne Loccoz, vice-championne du monde 2011. La sensation est venue de la bizuth, Chloé Trespeuch, 19 ans, pour qui ce sont les premiers Jeux Olympiques d’hiver. Quatrième lors des derniers Mondiaux de snowboardcross à Stoneham (Canada), la sociétaire du club de Val Thorens a joué crânement sa chance en finale pour monter sur la boite. Une audace payante pour cette jolie tête blonde qui n’a pas fait mieux cette année qu’une 4e place en Coupe du monde à Montafon (Autriche). « Deux filles se sont accrochées devant elles et sont tombées, c’est comme ça, c’est la course », commente Edgar Grospiron, champion olympiques des bosses en 1992.
« La finale a été un peu compliquée, a reconnu Chloé Trespeuch après avoir récupéré le petit bouquet de fleurs offert aux trois premières. Je fais un bon départ puis je fais une grosse erreur sur une table. Je garde espoir quand même. Je m’accroche jusqu’à la fin. Je profite de la chute devant moi pour passer aussi et jusqu’au bout j’y suis allée. Je suis allée chercher la médaille et c’est le plus beau jour de ma vie ! »
Rage de vaincre et mental d'acier
Initiée au snowboard grâce à ses deux frères ainées (son frère Léo a été double champion de France), Chloé Trespeuch, qui partage sa vie entre Saint-Jean-de-Monts et Val-Thorens (ses parents sont séparés), s'est mise en tête de décrocher une médaille olympique à l'âge de 15 ans. Armée d'un mental d'acier, elle se hisse au rang de numéro un mondiale chez les juniors. En mars 2012, c'est le coup d'arrêt. Elle est victime d’une rupture des ligaments croisés en Suisse. La double vice-championne du monde juniors (2011 et 2013) se lance alors dans un long contre-la-montre sans garantie, en vue des JO de Sotchi. Elle se reconstruit, puis réintègre le collectif France en octobre dernier.
Une détermination et une rage de vaincre qui ont fini par porter leurs fruits, sur le site de l’Extrême Park de Rosa Khutor. Pour se donner les moyens de réussir son pari, la Savoyarde, qui est désormais inscrite dans l’IUT d’Annecy après avoir décroché son bac ES avec mention, a décidé de passer son DUT de techniques de commercialisation en trois ans au lieu de deux, avait des cours concentrés d’avril à juin. Le prix à payer pour se concentrer à 100 % sur sa passion.
Sur un snow dès l'âge de 6 ans
« Franchement, on ne s’y attendait pas, confie sa maman, Edith Doyer restée en France. Elle sort d’une blessure des croisés. Avant de partir à Sotchi, elle avait même encore mal. Mais ça récompense sa passion pour le snow. Elle a toujours été attirée par ce sport, qu’elle a commencé à pratiquer à 6 ans. Elle a continué, elle a gravi les échelons. Elle était toujours dans les bonnes places jusqu’à maintenant. Je suis sur un nuage. » Telle mère, telle fille.