Joubert : « Une médaille à Sotchi ? J’y pense quand même »

Brian Joubert - -
Brian Joubert, pour votre dernière saison, vous avez accumulé beaucoup de pépins sur et dehors de la glace...
Oui, je pensais avoir une dernière saison beaucoup plus tranquille. Je pensais que la Fédération serait plus indulgente, notamment sur ma non-participation aux Masters. Ça ne me déstabilise pas. J’ai pas mal d’expérience. Mais c’est vrai que ce n’est pas la préparation idéale. En revenant sur Poitiers, je pensais que ça allait être facile… mais non. La patinoire, en travaux, n’était pas complètement disponible. Dans ce début de saison, j’ai connu toutes les galères. Maintenant, ça va être plus facile.
Certains ont même dit que vous étiez dépressif...
J’ai entendu que j’étais dépressif, oui. Cet été, ça a été compliqué. J’appréhendais de revenir sur Paris. A l’époque, je ne savais pas si la patinoire de Poitiers allait ré-ouvrir dans les temps. Je n’aime pas la vie parisienne. Je ne la supporte pas. Je n’étais peut-être pas très joyeux, mais être dépressif n’est pas dans mon tempérament.
Vous avez envie de tout donner pour votre dernière saison ?
Quoiqu’il arrive, je donne tout. La semaine dernière, j’étais à Dortmund. Je n’étais vraiment pas prêt du tout, mais je me suis donné à fond. Les championnats de France arrivent. Je ne suis pas prêt ce week-end non plus. Mais je veux me battre jusqu’au bout. Après, que je termine 1er, 2e ou 3e…. le principal, c’est de se défoncer et d’être qualifié pour les Championnats d’Europe.
Où vous situez-vous et quels sont vos objectifs jusqu'aux JO de Sotchi, votre dernière compétition ?
Je suis au même niveau que les deux dernières années. Globalement, j’ai réussi à faire des Championnats du monde corrects. J’ai pris 2-3 mois de retard. Mais je peux limiter la casse et décrocher une médaille aux championnats d’Europe. Aux JO, on ne parlera pas de médaille même si tout peut se passer dans le sport. J’y pense quand même. Mais le niveau sera très relevé et ce sera donc très difficile.
Qu'est-ce qui vous pousse à y croire ?
Il y a des choses que je ressens sur la piste. Des sensations reviennent. Je suis content d’être là. Des sensations sont revenues hier (mercredi) et aujourd’hui à l’entraînement. Ça me rassure vraiment pour les Championnats d’Europe. Techniquement, je redeviens assez costaud. Je ne suis pas frais physiquement, mais je sais que cette compétition va me redonner confiance.
Vous allez travailler avec Nikolai Morozov. Pourquoi ?
J’ai travaillé pendant trois ans avec lui. C’est lui qui m’a fait les meilleures chorégraphies, les meilleurs programmes. On s’entendait très bien jusqu’au clash de 2006. Mais on s’est reparlé aux Championnats d’Europe et du monde. Il travaillait avec Florent (Amodio) et par respect pour lui, il n’a pas voulu travailler pour moi. Mais il m’a rappelé il y a trois semaines. Il veut simplement m’aider parce qu’il m’apprécie. Même gratuitement. C’est gentil de sa part.
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Ce vendredi, sept garçons entrent en lice pour le programme court des championnats de France. Parmi les prétendants, deux stars : Brian Joubert et Florent Amodio. Le premier n'est apparu dans une compétition que ce week-end à Dortmund lors d’une épreuve mineure qu'il a terminée à la 2e place. Le point d’interrogation sur l’état de forme concerne aussi Florent Amodio. Il y a un mois, lors du trophée Bompard à Paris, le champion de France en titre était apparu en totale méforme. Aujourd’hui, les deux patineurs assurent avoir retrouvé le chemin de la forme. A eux de le montrer.