La fête, mais pas les Bleues

L’Autrichienne Marlies Schild a survolé le slalom de Courchevel, de retour au calendrier après 31 ans d’absence. Première Française, Nastasia Noens (9e) a comme tout le monde apprécié l’incroyable ambiance.

Ce fut une matinée sous haute tension à Courchevel. Pour les skieuses engagées dans ce slalom, mais aussi pour l’organisation, qui se savait scrutée par la Fédération internationale. A priori, la station chic a très bien tenu le choc. Pas un problème n’est venu émailler le spectacle, si ce ne sont les contre-performances des Bleues. Seule Nastasia Noens, la nouvelle « Nasta Rocket » du slalom français, s’est illustrée dans la première manche, troisième d’un tracé qui a laissé sur les fesses le duo en tête de la Coupe du monde, Lindsay Vonn et Maria Riesch, et pas moins de cinq Tricolores dont Tessa Worley. Sandrine Aubert, l’estomac en vrac, avait déjà perdu tout espoir de podium (21e)

Un succès populaire fabuleux

Devant un public hurleur, dense et chaleureux, la jeune Nastasia Noens était encore en tête au premier intermédiaire avant de se contracter. Finalement neuvième, elle oscillait entre bonheur et désillusion : « Je suis un peu déçue du résultat mais ravie d’avoir vécu cette journée extraordinaire avec tout ce monde en bas », s’emballait le seul rayon de soleil bleu de Courchevel, qui squatte son deuxième Top 10 en deux courses. Si la locale Anne-Sophie Barthet accroche de petits points (20e), Sandrine Aubert a de son côté laisser s’échapper un ski et ses illusions : « Je ne vais pas baisser les bras. Le slalom, c’est compliqué, ingrat. Il faut savoir perdre », a-t-elle réagi, tout de même souriante devant la réussite de la matinée savoyarde.

« C’est un succès populaire fabuleux, une course magistralement organisée, s’est réjoui Fabien Saguez, DTN du ski français. On a des regrets sur le plan sportif mais Nastasia fait encore un résultat très correct et toutes les filles se sont engagées à fond. » Mais pas tant que Marlies Schield, meilleure slalomeuse de la décennie et deuxième chrono du premier tracé derrière la Finlandaise Tanja Poutainen. Inversion des places à l’arrivée, après une deuxième manche aérienne de l’Autrichienne qui relègue à 78 centièmes sa rivale et à près de deux secondes la Slovène Tina Mazé, troisième. Un podium sans Bleues mais une organisation sans faute. Pour l’avenir du ski français, finalement, peut-être valait-il mieux ça que l’inverse.

S.B.