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Marion Bertrand : « On est en train de prendre la place des Savoyards ! »

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A quelques mois des Jeux Olympiques de Vancouver, la native de Grasse engagée en slalom et en géant est plus ambitieuse que jamais.

Marion Bertrand. Après d’excellents Mondiaux en février dernier à Val d’Isère, l’équipe de France a-t-elle toujours le sourire ?
Oui. A titre personnel, ces bons résultats m’ont tiré vers le haut. Je n’ai qu’une seule envie, revivre au plus vite toutes ces émotions et ces médailles aux Jeux de Vancouver. Les JO font partie de mes objectifs. Cet été s’est très bien passé. Nous avons eu de très bonnes conditions pour nous entraîner. Je ne sais pas si nous avons plus de certitudes, mais comparé aux équipes avec lesquelles nous nous sommes entraînées dans l’hémisphère sud, notamment l’Italie et la Slovaquie, je pense que notre équipe est très dense et très forte.

Pensez-vous avoir progressé durant cette intersaison ?
Oui, mais j’ai aussi vécu des moments très durs. En fin de saison, je me suis fait opérer pour la cinquième fois du genou. A Ushuaia, j’ai eu très mal et j’ai dû faire des infiltrations. J’en ai chié, mais je suis dans le coup. Je n’ai plus qu’à gérer ces douleurs et être forte dans la tête. J’essaie de me lâcher.

Comme la saison passée, on vous verra en slalom et en géant…
Oui, comme l’année dernière, j’ai l’ambition de doubler, même si ça ne m’avait pas tellement aidé en slalom. Avec une seule discipline, on s’ennuie. Le slalom, c’est très dur. Je m’éclate mais je ne veux pas que ça me porte préjudice en géant qui me tient à cœur.

Y-a-t-il un clan des "sudistes", notamment avec la Niçoise Nastasia Noens ?
Non, mais c’est vrai qu’on se soutient beaucoup sur certaines choses. Lorsqu’on doit faire des kilomètres par exemple. Sinon, on essaie de s’intégrer aux « Nordistes » (rires).

Il y a une bagarre entre vous et les "nordistes" ?
On commence à faire notre place. Une ou deux coaches viennent aussi du sud. On est en train de prendre la place des Savoyards ! On se chambre un peu là-dessus, mais c’est vraiment histoire de plaisanter. Il n’y a aucune concurrence entre nous là-dessus.

Est-il plus difficile de percer lorsqu’on vient du sud de la France ?
Oui, car nous n’avons pas les mêmes structures d’entraînements que les Savoyardes. Si on n’est pas bonnes, on fait autre chose. Là-haut, elles n’ont que ça. Elles baignent dedans. Ce n’est pas notre cas. Nous, on doit vraiment se donner pour pouvoir s’entraîner et même pour avoir des entraîneurs. Nous n’avons pas les mêmes budgets. Dans le sud, les gens ne veulent plus se dévouer pour le ski. Pour eux, le ski n’a pas beaucoup d’avenir. Mais on essaie de faire changer ça.

Quels sont vos objectifs cette saison ?
Je veux m’exprimer pleinement. L’an passé, j’ai fait un gros début de saison avant d’avoir un moment de doute. Cette année, j’ai envie d’être régulière durant toute la saison et de progresser course après course. Et puis, j’ai évidemment très envie d’aller aux Jeux, d’y être belle et de faire plein de belles choses.

La saison commence dès le 24 octobre à Sölden en Autriche…
Sölden, c’est très dur. En bas de la piste, on est crevé. Physiquement, il faut être fort. Je n’ai pas d’objectif précis concernant une place. Je veux savoir où j’en suis par rapport mon ski. Je veux être forte tout le temps. Je ne veux pas qu’on doute de moi. Pas cette année !

La rédaction