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Martin Fourcade au pied de l’Olympe

Martin Fourcade

Martin Fourcade - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

Engagé dans 6 épreuves de biathlon pour autant de chances de médailles, Martin Fourcade a l’or olympique dans les bras et les jambes. Mais la bataille s’annonce féroce, dès ce samedi sur le 10 km sprint.

Par respect pour son glorieux ancien, il n’a pas osé lui voler la vedette. Alors, quand Raphaël Poirée, le plus grand biathlète français de l’histoire, est venu lui apporter jeudi son soutien au Club France, Martin Fourcade s’est mis en retrait. Presque un brin gêné de faire de l’ombre à son ancienne idole, 8 fois championne du monde, 44 fois vainqueur d’une manche de Coupe du monde, nantie de 14 Globes de cristal, couverte d’argent et de bronze olympique. Mais jamais coiffée de la couronne suprême. Pourtant, le cadet des Fourcade va devoir forcer sa nature. S’il réalise la razzia de l’année, s’il fait main basse sur plusieurs métaux précieux, alors c’est quasi certain, l’élève reviendra à hauteur du maitre.

A 25 ans, cet adepte de la com’ maline et des réseaux sociaux compte déjà 7 titres mondiaux, 9 Globes, 28 succès en Coupe du monde et un titre de vice-champion olympique de mass start à Vancouver. Un CV qui en impose, mais qui pourrait être plaqué or, lui qui est engagé à Sotchi dans 6 épreuves : le 10 km sprint, 12,5 km poursuite, 20 km individuel, 15 km mass-start ainsi que deux relais. « Ce que je recherche, c’est être champion olympique, lâche-t-il sans se défiler. C’est un objectif personnel, quelque chose qui me fait rêver depuis tout gamin. C’est la dernière chose qui me manque. Ce qui est sûr, c’est que ce sera une date importante de ma carrière. C’est un évènement. »

Forcer les portes de la légende

Pour forcer les portes de la légende du biathlon, Martin devra garder dès ce samedi (15h30, heure française), pour son entrée en lice dans le 10 km sprint, un œil sur ses deux ennemis publics n°1 : les Norvégiens Svendsen et Bjørndalen. Deux pointures qui ne lâcheront rien et avec qui, la rivalité est féroce. « Je connais tellement la difficulté pour gagner une compétition, souligne-t-il. Les gens trouvent ça naturel que je gagne parce que j’ai pas mal gagné mais je sais à quel point, c’est difficile à chaque fois. Je suis beaucoup plus réservé que ces commentaires qui m’encensent et qui me voient déjà ramener 3-4 médailles d’or. Pour moi, une serait déjà un rêve et je sais que ce sera hyper compliqué à aller chercher. »

Depuis le début de la saison, les trois hommes ne cessent de se tirer la bourre, s’échangeant à tour de rôle les places sur les podiums comme on se refile des Pokémons. Un trio interchangeable qui impose, du coup, une certaine retenue. « On connait tous le biathlon. On sait que c’est très aléatoire. Je n’ai justement surtout pas envie de me faire des films que je ne pourrais pas réaliser car tout sera forcément différent de ce que j’ai prévu. Sur 1001 scénarios possibles, ce sera le 1002e qui sera choisi. Je n’ai justement pas envie de penser à toutes ces éventualités pour rien. » Avant de préciser, comme si son mental de vainqueur le rappelait à l’ordre : « Je suis le meilleur sur deux ans, j’ai une médaille d’or sur les trois derniers Championnats du monde. Je fais vraiment une saison qui me permet d’espérer gagner. Après, je sais très bien que la seule chose qui me permettra de gagner ici à Sotchi, c’est de sortir LA course le Jour J. » Il n’y a plus qu’à faire parler le talent.

Le titre de l'encadré ici

|||Bjørndalen dans la légende ?
À 40 ans, la légende du biathlon Ole Einar Bjørndalen s’élancera ce samedi avec la ferme intention de monter au moins sur le podium du 10 km sprint. Une breloque de plus dans sa collection, et le Norvégien égalerait le plus grand fondeur de tous les temps, son compatriote Björn Daehlie (8 or, 4 argent). A ce jour, Bjørndalen comptabilise 11 médailles (6 or, 4 argent et 1 bronze) et 93 succès en Coupe du monde.

G.Mathieu à Sotchi (avec EJ et PT)