
Martinod : « Les X-Games étaient une étape »

Marie Martinod - -
Marie, quelle saveur donnez-vous à votre superbe médaille d’or aux X-Games de Tignes ?
C’est l’évènement le plus reconnu pour les sports extrêmes. Après, je n’ai pas encore tout digéré. Je suis encore un peu sur un nuage. Je pense que ça n’a néanmoins pas la même saveur que les Jeux Olympiques. Les Jeux restent la consécration car ce sont tous les sports d’hiver réunis. J’espère pouvoir y aller et vivre ça. Les X-Games étaient une étape. C’est génial car la compétition se passait à la maison et qu’il y avait la famille et les copains. Je me sentais portée et c’est superbe d’avoir fait une médaille d’or. Mais les JO, ça sera quelque chose d’autre, avec une pression différente. Je m’attends vraiment à un truc énorme.
Pourquoi avoir décidé d’arrêter votre carrière en 2006 ?
Je suis tombée sur quelqu’un qui m’a donné envie de faire autre chose de ma vie. Je ne m’en suis pas privé. J’ai raccroché les skis à 22-23 ans. On a fait une saison d’été ensemble et l’hiver d’après, on a investi pour acheter un bar de nuit à côté de La Plagne.
Qu’est-ce qui vous a poussé à revenir sur le devant de la scène ?
J’ai été poussée par deux jeunes filles. Une qui est ma meilleure amie, Virginie Faivre, qui court depuis le début en halfpipe. Et la regrettée Sarah Burke, qui était passée me voir un soir pour voir ma fille et me glisser accessoirement que le CIO validait le halfpipe en ski aux JO. Elle voulait que je revienne et y croyait. C’est une histoire qui a trotté dans ma tête un petit moment. C’était quand même un sacré parcours pour revenir.
Tignes a accueilli 117 000 personnes sur les trois jours des X-Games. Un record dans l’histoire de la compétition. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
Il y a beaucoup plus de monde qui se déplace à Tignes qu’à Aspen. Aux Etats-Unis, c’est vraiment un événement qui est télévisuel. Aspen est une station où il n’y a pas beaucoup de monde. Et je pense que les « Ricains » aiment bien rester dans leur « canap », avec une bière. Les Français sont vraiment fans de se déplacer et de venir soutenir les troupes. Il y a toujours beaucoup plus de monde à Tignes qu’à Aspen.
Quel est votre programme désormais ?
Pour l’instant, c’est encore assez flou. J’ai encore de la préparation physique à faire. Je suis suivie par un petit mec, Jérémy Coint, qui m’a aidée dans ma préparation de ces derniers mois pour revenir en forme. Ça s’est super bien passé et on va reprendre tout ça à l’intersaison. Le ski sur la neige, c’est un peu compliqué en halfpipe car ce n’est pas facile d’en trouver en Europe. Cet hiver, il n’y a que Tignes et Méribel qui sortent un pipe. Et ils ne le sortent pas avant le mois de janvier. Ce n’est pas possible de reprendre qu’au mois de janvier. Il va donc falloir trouver des endroits pour le faire. C’est toujours pénible de devoir se déplacer de l’autre côté de la carte pour s’entraîner, mais si on n’a pas le choix, on fera ça. En attendant, je joue à la pétanque avec mes copains. C’est dimanche, je décompresse.